1918 – « Pětatřicátníci » - « Les Trente-cinquenaires »
Commençons avec l’année 1918, marquée par la naissance de la République tchécoslovaque. Celle-ci n’intervient toutefois qu’en octobre. Avant cela, en janvier, les gens vivent les derniers mois, pour beaucoup d’entre eux interminables, de la Première Guerre mondiale.
Le 6 janvier, les députés tchèques du Reichsrat publient la déclaration de l’Epiphanie dans laquelle ils revendiquent l’autonomie commune des Tchèques et des Slovaques dans le cadre de l’Autriche-Hongrie. Le 18 octobre est publiée à Paris la Déclaration de Washington dans laquelle les membres du gouvernement en exil Tomáš Garrigue Masaryk, Milan Rastislav Štefánik et Edvard Beneš déclarent l’indépendance du peuple tchécoslovaque. Le 28 octobre, le Conseil national tchécoslovaque déclare la création de la Tchécoslovaquie. Cette date est célébrée comme le jour de la fondation de l’Etat tchécoslovaque indépendant.
Affamés, les gens font alors de longues queues pour obtenir du pain, du lait ou ne serait-ce qu’un morceau de beurre – et ce tout en suivant avec angoisse les informations en provenance des fronts russe ou italien. Loin dans les tranchées sévissent aussi faim, froid et désespoir. Certaines unités et certains hommes parviennent à passer dans l’autre camp pour combattre sous la bannière de légions tchécoslovaques qui, bientôt, deviendront célèbres.
C’est dans ce contexte qu’apparaît une des légendes de la culture tchèque - Karel Hašler. A cette époque, c’est un acteur, réalisateur, mais surtout un chanteur, compositeur et parolier extrêmement populaire grâce à sa chanson militaire « Pětatřicátníci » - « Les Trente-cinquenaires ». Cette chanson est dédiée au 35e régiment de marche de Plzeň qui a toujours fait honneur à l’art militaire tchèque et qui, après 1918, a grandement contribué à la défense de l’indépendance et des frontières de la Tchécoslovaquie nouvellement formée. La devise inscrite sur l’étendard du régiment VYTRVÁME, DOKUD NEZVÍTĚZÍME – NOUS PERSISTERONS JUSQU’À LA VICTOIRE – poussait les soldats non seulement à aller de l’avant, mais aussi à rentrer chez eux une fois les batailles finies. Cela n’était cependant pas toujours le cas, et précisément lors des combats sur les fronts russe et italien, de nombreux « trente-cinquenaires » ont perdu la vie.
Cette chanson dédiée à des garçons en pleine force de l’âge qui ne connaissent pas la peur, a été écrite et interprétée par Karel Hašler en 1918. Depuis, elle a fait l’objet de nombreuses adaptations. La chanson est même devenue l’hymne des joueurs de hockey sur glace de Plzeň.La chanson du siècle – comment voter et règlement
Chaque dimanche, nous vous inviterons à voter pour une des cinq chansons que nous vous aurons présentées durant la semaine écoulée. La chanson qui, pour la décennie donnée, recueillera le plus grand nombre de voix, sera « qualifiée » pour l’étape suivante du concours. Lorsque les 100 chansons auront été diffusées, à raison donc d’une chanson par année depuis 1918 jusqu’en 2018, deux nouveaux votes seront organisés respectivement pour les périodes 1918 – 1968 et 1968 – 2018. Ces deux votes permettront de retenir six chansons pour le tour ou le vote final, duquel ressortira la chanson préférée de la majorité des auditeurs de Radio Prague – autrement dit « la chanson tchèque du siècle ».
Dix votants tirés au sort recevront un CD produit à l’occasion des célébrations du centenaire de la fondation de la République tchécoslovaque. Il s’agit de l’enregistrement des chansons qui ont rencontré le plus grand succès dans de nouveaux arrangements.