« Nettoyons la Tchéquie » : 100 000 bénévoles attendus pour un grand ménage de printemps

Photo: Radek Janoušek, ČRo

Ils étaient déjà 86 000 volontaires l’an passé, mobilisés pour liquider des décharges sauvages et faire la chasse aux déchets et autres ordures sur tout le territoire tchèque. Les organisateurs de la quatrième édition de l’initiative Ukliďme svět, ukliďme Česko (Nettoyons le monde, nettoyons la Tchéquie) mettent la barre plus haut encore puisqu’ils tablent sur la participation de 100 000 bénévoles, 1% de la population tchèque, pour ce grand ménage de printemps le samedi 8 avril prochain.

Photo: Radek Janoušek,  ČRo
En Slovénie, les campagnes de nettoyage de ce type mobilisent jusqu’à 200 000 personnes, 10% de la population du pays. En République tchèque, on n’en est pas encore là, mais force est de constater que l’opération, désignée meilleur projet écologique tchèque en 2014 et inspirée de l'action « Let's do it », née en Estonie et maintenant présente dans plus d'une centaine de pays, rencontre un succès croissant.

L’année dernière, l’effort collectif a permis de débarrasser villes, villages et campagnes de quelque 1630 tonnes de déchets en tout genre, et d’en trier une part non négligeable. Pour faire mieux que l’édition précédente, les personnes intéressées sont invitées à se tourner vers le site internet de l’événement où elles peuvent créer ou rejoindre des groupes de nettoyage assignés à des buts spécifiques. Il en existe pour l’heure 1700 à travers toute la Tchéquie. Pour Miroslav Kubásek, de l’association Ekosmák, coorganisatrice de l’opération avec la Fédération tchèque des défenseurs de la nature, il convient désormais d’impliquer et de sensibiliser les plus jeunes, les nettoyeurs de demain :

« Cette année, nous aimerions nous orienter davantage que l’an passé vers les écoles. Nous voulons motiver les enfants à se joindre aux opérations de nettoyage afin qu’ils prennent vraiment conscience du problème des déchets dans la nature. Si un ‘petit homme’ participe une fois à ce genre d’action, jamais dans le futur il ne contribuera à salir la nature. »

Le ministre de l’Environnement Richard Brabec, qui participait mardi à la conférence de presse de présentation de l’événement, abonde dans ce sens :

« Tout commence avec l’enfance. Nous accordons beaucoup d’importance aux activités éducatives dans le domaine de l’environnement, car si un enfant l’entend à l’école, le voit dans sa famille, il me semble qu’il prendra ensuite comme une évidence le fait qu’il n’est pas normal de jeter jusqu’au moindre petit papier dans la nature ou dans la rue. »

Miroslav Kubásek,  photo: ČT24
L’implication du ministère de l’Environnement témoigne aussi du succès médiatique grandissant de l’opération. C’est aussi un de ses buts. Miroslav Kubásek :

« Notre objectif est de médiatiser ces opérations de nettoyage afin aussi que ceux qui sont responsables de la pollution de l’environnement se rendent vraiment compte que d’autres gens sont contraints à cause d’eux d’agir pour nettoyer leurs ordures. Pour qu’ils cessent de jeter des déchets dans la nature. »

Le ministre Richard Brabec prend l’exemple des pays d’Europe de l’Ouest, où les gens, dit-il, auraient honte de jeter le moindre déchet ailleurs que dans une poubelle. Développer le sens de la responsabilité individuelle est sans doute une très bonne chose, mais ce genre d’opération, dont le succès est essentiellement lié à la mobilisation de particuliers, interroge aussi sur la réponse que peuvent apporter les autorités publiques face à la pollution environnementale, et plus particulièrement face à la problématique des décharges sauvages. Richard Brabec dit être conscient de cela :

Photo: Archives de Radio Prague
« Le nombre de décharges sauvages baisse, et pas seulement en raison de cette action, aussi importante soit-elle […]. Les municipalités sont aussi très actives en matière de nettoyage, comme nous au ministère de l’Environnement, ainsi que d’autres organisations, d’autres partenaires. Les décharges sauvages diminuent mais il en reste un nombre important. C’est un héritage qui se maintient et nous devons nous en débarrasser. »

Les 100 000 volontaires annoncés, mais déjà espérés l’an passé, contribueront en tout cas un peu plus à faire reculer ce phénomène persistant des décharges sauvages.

Pour plus d’informations, il est de bon ton de consulter le site www.UklidmeCesko.cz.