Fumio Kishida à Prague pour consolider les bonnes et longues relations tchéco-japonaises
Pour la première fois depuis quinze ans, un ministre japonais des Affaires étrangères s’est rendu en République tchèque. Cette visite de trois jours à Prague de Fumio Kishida, de samedi à lundi, a symboliquement constitué le point de départ d’une nouvelle vague de coopération bilatérale qui doit consolider la qualité des relations tchéco-japonaises.
Aujourd’hui, la qualité de ces relations tchéco-nippones se caractérise par une importante présence économique japonaise en République tchèque, essentiellement dans les secteurs de l’industrie automobile et de l’électronique pour un total de quelque 45 000 emplois. Les Japonais sont ainsi le deuxième investisseur en Tchéquie après l’Allemagne, le montant de ses investissements s’élevant actuellement à près de 3 000 milliards de dollars.
Les visites de différents représentants tchèques au Japon, comme celles du ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg en 2011 ou de l’ancien président Václav Klaus en 2008, et inversement des représentants japonais à Prague, avec la visite de la Première ministre Taro Aso en 2009, sont relativement fréquentes. Cela n’enlève rien au fait que quinze ans se sont écoulés depuis le dernier déplacement d’un chef de la diplomatie japonaise en Tchéquie. Une « anomalie » en quelque sorte qui n’est donc plus depuis le passage de Fumio Kishida dans la capitale tchèque.
Lors de ses discussions avec son homologue tchèque Lubomír Zaorálek, dimanche soir, Fumio Kishida a souligné la volonté des entreprises japonaises d’investir davantage, avant tout dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de l’énergie nucléaire ou des infrastructures. Prague souhaite cependant que ces échanges ne soient pas à sens unique. Comme l’a rappelé Lubomír Zaorálek, de nombreuses entreprises tchèques souhaitent également exporter leurs produits au Japon. Ces efforts pourraient bientôt se concrétiser, avec un voyage, prévu dans les prochains six mois, du Premier ministre Bohuslav Sobotka au Japon. Lubomír Zaorálek :« Nous avons des possibilités intéressantes, notamment en ce qui concerne certains produits alimentaires tchèques typiques, mais aussi par exemple dans le domaine des nanotechnologies où nous avons un savoir-faire qui nous permet de nous imposer sur le marché japonais. Je souhaite donc que notre activité politique et l'éventuel voyage du Premier ministre au Japon aident les entreprises tchèques à pénétrer ce marché japonais. »
Selon Lubomír Zaorálek et Fumio Kishida, la coopération mutuelle, appelée à s’intensifier dans un proche avenir, pourrait toucher également les domaines de la recherche et l’innovation, de la défense ou encore de la culture. C’est d’ailleurs justement la culture qui contribue actuellement le plus au rayonnement des relations tchéco-japonaises. Comme dans de nombreux autres pays, la culture japonaise est très appréciée en République tchèque. Mais les Japonais qui s’intéressent à la culture et aux traditions tchèques sont, eux aussi, de plus en plus nombreux. C’est la raison pour laquelle 2017 a été déclaré au Japon « Année de la culture tchèque » avec pour événement phare l’exposition à Tokyo, du 8 mars au 5 juin, de la célèbre Epopée slave du peintre Alfons Mucha.