Les politiques peu préoccupés par l’écologie

Photo: ČT24

Les questions d’ordre écologique intéressent-elles les représentants politiques et le public ? C’est une des questions soulevées dans la presse cette semaine dont nous avons retenu certains points. Quelques précisions, ensuite, à propos de la prolifération des attaques verbales sur internet à l’encontre de la minorité rom. Brno, seconde ville de la République tchèque, distinguée dans une enquête internationale, demeure toujours en manque de touristes étrangers. Voilà un autre sujet que nous allons traiter dans cette nouvelle revue de presse qui fera en outre mention de l’augmentation du nombre de mini-brasseries qui arrivent à s’imposer sur le marché. On parlera bien sûr également de l’approche des fêtes de Noël.

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Un débat sérieux sur les problèmes écologiques n’existe pas en République tchèque. Il y a plus : dans les médias, l’écologie est souvent perçue comme un mot vulgaire, comme une invention des « élites » écologiques ou encore de radicaux écologistes. C’est ce qu’indique un texte publié dans la dernière édition de l’hebdomadaire Respekt :

« Les différents sondages montrent cependant que le public tchèque porte un certain intérêt à l’environnement et qu’il n’est pas indifférent vis-à-vis des questions ‘vertes’. En dépit des efforts de l’ex-président tchèque, Václav Klaus, et par ses confrères idéologiques pendant de longues années, la majorité écrasante des Tchèques se rend compte du fait que le changement climatique constitue un problème grave qui a été causé au moins en partie par des interventions humaines. De même, ils voudraient que la protection de l’environnement préoccupe davantage les représentants politiques. »

Pourquoi ces derniers ne prêtent-ils pas l’oreille à ces appels et pourquoi offrent-ils généralement des réponses évasives, lorsqu’il s’agit de proposer des solutions concernant, par exemple, l’air pollué et dangereux pour la santé, à Prague et dans la région d’Ostrava ? Pour répondre à ces questions, l’auteur de ce texte souligne que la représentation tchèque semble demeurer sous l’influence de différents lobbys et qu’elle ne possède pas une vision écologique moderne. Le fait que la pression de l’opinion publique à cet égard soit trop faible est selon lui un autre facteur permettant aux responsables politiques d’ignorer les questions environnementales et de ne pas accomplir leurs promesses électorales à ce propos.

La minorité rom fait l’objet d’attaques verbales sur internet

Cette année, près de 80% des commentaires en tchèque sur internet concernant la minorité rom ont été négatifs. C’est ce que constate l’édition de ce mardi du quotidien Lidové noviny qui se réfère aux données recueillies dans le cadre d’une enquête effectuée par l’initiative Hate Free Culture. L’auteur de l’article précise :

« Pendant la crise migratoire, on aurait pu croire que les Roms sont tombés dans l’oubli sur internet, car ils ont cédé la place aux émotions négatives vis-à-vis des réfugiés et de l’islam. Une analyse approfondie montre cependant le contraire, car aujourd’hui, l’hostilité à l’égard des Roms se manifeste de façon plus prononcée encore que dans le passé. Des discussions positives sur la population rom dans l’espace virtuel sont presque absentes. Ce sont en revanche les clichés comme le chômage, la criminalité et le parasitisme qui sont le plus souvent évoqués. La voix des Roms eux-mêmes sur internet n’est que très faible. »

Le quotidien Lidové noviny rappelle que les actes d’incitation à la haine raciale, ethnique ou xénophobe sont passibles de peines allant d’une à cinq années de prison. Ceci ne semble pas pour autant décourager les auteurs, anonymes ou non, de pamphlets agressifs.

Brno, une ville qui s’épanouit, en manque de touristes étrangers

Dans une classification des meilleures métropoles mondiales effectuée par The New York Times, Brno, capitale de la Moravie du Sud, à l’est de la République tchèque, occupait la 27ème position. L’hebdomadaire Respekt qui a rapporté cette information considère que ceci constitue pour la seconde ville du pays une importante appréciation. Il ajoute cependant :

« On peut s’attendre à ce que cette estimation ne change guère l’attrait de Brno aux yeux de ses voisins les plus proches. En dépit du fait que cette ville située non loin de la frontière avec l’Autriche s’épanouisse, pouvant se targuer d’une intéressante architecture fonctionnaliste et de toute une série de jolis nouveaux restaurants et cafés, elle n’arrive pas effectivement à faire venir les touristes autrichiens. Comme l’ont montré les résultats d’une enquête réalisée récemment par des étudiants universitaires de Brno et de Vienne, pour les Autrichiens interrogés qui habitent les régions proches, le mot Tchéquie évoque plus que tout les achats bon marché, Prague et la bière. Si jamais Brno est mentionnée, c’est uniquement en rapport avec le Grand Prix MotoGP. »

Pour changer la donne, Brno mise désormais sur des activités promotionnelles en distribuant, par exemple, dans 18 villes et communes autrichiennes proches de la frontière, des informations sur ses activités culturelles et sur la variété de ses marchés de Noël. Et le magasine de citer les paroles d’un responsable du Centre de tourisme et d’information local, selon lequel « renforcer l’image de Brno à l’étranger est la tâche prioritaire de cette institution pour l’année 2017. »

Une mini-brasserie naît chaque semaine en Tchéquie

338, tel est le nombre de mini-basseries qui existent à l’heure actuelle en République tchèque, dont 56 sont apparus sur le marché national rien qu’au cours de cette année. D’un autre côté, depuis les années 1990, quand la première mini-brasserie a vu dans le pays, plus d’une trentenaire de ces entreprises ont dû fermer. C’est ce que révèlent les données statistiques détaillées qui ont été pour la première fois publiées par l’Union tchéco-morave des mini-brasseries. Une preuve pour son chef, qui s’est confié au site lidovky.cz, du fait que que « cette discipline ne représente plus un simple domaine réservé à des enthousiastes, mais qu’il s’agit désormais d’une affaire de commerce similaire à tant d’autres ». Rappelant qu’avant la Deuxième Guerre mondiale, près d’un millier de brasseries étaient en activité, il a ajouté :

« Il s’avère que les différentes mini-brasseries ne se concurrencent pas et qu’elles ne représentent pas non plus une concurrence pour les grands acteurs, ceci même pas à Prague où l’on peut en trouver une trentaine. Le boom que les mini-brasseries connaissent depuis un certain temps répond à la curiosité des Tchèques de goûter à des bières non traditionnelles et à leur volonté de les payer plus cher que celles produites par les grands groupes. »

En dépit de l’augmentation incessante du nombre de mini-brasseries, leur part ne représente que 1,5 % de la totalité de la production de bière en République tchèque.

Noël, une fête de joie, mais pas pour tout le monde...

Quels sont les groupes de gens pour lesquels Noël constitue une fête pendant laquelle ils se sentent plus malheureux que jamais ? L’auteur d’une note publiée sur le site de l’hebdomadaire Reflex cherche à déjouer l’idée répandue qui veut que cette « fête de joie et de paix » soit émotionnellement la plus difficile pour les personnes souffrant de dépressions, car d’après ce que l’on sait, le nombre de suicides pendant cette période n’est pas nettement supérieur comparé à d’autres mois de l’année. En ce qui concerne les catégories de gens les plus vulnérables et auxquelles il y a lieu de prêter désormais une attention accrue, il explique :

« D’abord, il s’agit de personnes âgées qui passent les fêtes de Noël seules. On entend par là notamment celles dont les enfants et les petits-enfants vivent ailleurs ou loin et qui se sentent pour cette raison abandonnées. Habituées à vivre entourées de leurs proches, leur sentiment de solitude est probablement plus pesant encore que chez les personnes qui ont vécu longtemps ou pendant toute leur vie en solitaire. L’amour et la proximité, autant de choses dont les femmes et les hommes âgés ont besoin aussi fortement, sinon plus encore, que les enfants. »

Un autre groupe qui peut vivre mal les fêtes de Noël, ce qui peut paraître selon le magasine Reflex surprenant, ce sont les anciens alcooliques, car jamais au cours de l’année ils ne sont confrontés à une telle quantité de tentations et de séductions comme ils le sont depuis la mi-décembre jusqu’au Nouvel An. D’autant plus que dans le milieu tchèque, la phrase « je ne bois pas » est plutôt mal perçue. Les discussions qui sont à ce propos menées sur les réseaux sociaux où leurs auteurs expriment leurs craintes et doutes liés à Noël en disent d’ailleurs long.