Un plan sur cinq ans pour lutter contre les inégalités salariales hommes-femmes

La République tchèque fait partie des pays en Europe où les inégalités salariales entre les femmes et les hommes sont parmi les plus élevées. Une situation contre laquelle le ministère du Travail et des Affaires sociales dit vouloir lutter avec la mise en place d’un programme d’action pour les cinq années à venir.

Photo: Commission européenne

L’an passé, les salaires des femmes étaient en moyenne inférieurs d'un quart à celui des hommes dans le secteur privé. Dans la sphère publique, cette différence était de l'ordre d'un cinquième. En 2014, l’écart moyen de rémunérations entre les hommes et les femmes était ainsi de 22% en République tchèque contre 16% au sein de l’Union européenne.

Ces disparités s’expliquent par différents facteurs. Ainsi, les femmes travaillent dans des secteurs où les rémunérations sont plus faibles, elles occupent moins souvent que les hommes des postes élevés dans les hiérarchies des entreprises, elles doivent consacrer plus de temps au travail domestique. Et même à compétences égales, les salaires des femmes restent inférieurs à ceux des hommes.

D’après Kateřina Hodická, du centre d'information sur le genre Nora, ces inégalités s’expliquent aussi par un manque de transparence au niveau des entreprises avec par exemple la pratique courante de faire signer aux employés des clauses leur interdisant de dévoiler le montant de leur rémunération à leurs collègues.

Pour remédier à cet état de fait, le plan du ministère du Travail et des Affaires sociales table sur la création d’une table des salaires par secteur pour que les entreprises privées comme publiques puissent disposer d’un instrument pour définir le salaire moyen pour tel poste indépendamment du sexe de la personne qui l’occupe. Selon la ministre Michaela Marksová, cette grille, élaborée avec l’aide de fonds européens, doit aussi être utile aux employés eux-mêmes afin qu’ils soient en mesure de déterminer si leur salaire est en adéquation avec leur travail.

Un guide d’information sur la situation de l’entretien professionnel doit aussi être mis à disposition des salariés. Plutôt que de sanctionner les entreprises pour leurs mauvaises pratiques, le ministère réfléchit à les inciter à réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes. Des incitations qui pourraient correspondre à des exonérations fiscales ou à un accès plus aisé aux commandes publiques pour les firmes vertueuses.