L’heureux requiem du Sparta
On le savait depuis le coup de sifflet final du match aller : malgré la courte défaite (1-2) concédée en Espagne porteuse d’un fol espoir, il aurait fallu un miracle pour que le Sparta se qualifie pour les demi-finales de la Ligue Europa aux dépens de Villarreal. Mais de miracle, justement, il n’y en eut jamais même le moindre semblant lors du retour, jeudi soir. Trop diminués par les nombreuses absences, notamment en défense, et nettement inférieurs au quatrième de La Liga sur l’ensemble des deux confrontations, les Pragois se sont logiquement de nouveau inclinés (2-4) devant leur public. Mais sans démériter au terme d’un parcours rare pour un club tchèque en coupes d’Europe. Reportage.
« C’est vraiment une déception. Bien sûr on a essayé de jouer pour arriver en finale, mais voilà, c’est le football. Nous avons manqué beaucoup d’occasions en première mi-temps, dans les premières minutes. Ensuite cela a été difficile, on a pris trois buts en première mi-temps. »
Ce but dès l’entame de match vous a fait très mal…
« Bien sûr, nous espérions ne pas prendre un but aussi tôt. Cela nous a vraiment coupé les jambes. Ensuite, nous encaissons un second but… Nous avons essayé de retrouver le moral en deuxième mi-temps, mais je pense qu’à 4 à 0, il était un peu trop tard. Il fallait alors seulement jouer pour l’honneur. C’est ce que nous avons essayé de faire. »
Vous avez pris les deuxième et troisième buts peu avant la mi-temps. Sur le terrain, dans un match comme cela, c’est très difficile, d’autant plus que Villarreal a finalement tiré trois fois au but en première mi-temps et a marqué trois fois. Que vous a dit l’entraîneur à la mi-temps ?
« Son rôle a vraiment été important dans les vestiaires. Il a vraiment trouvé les mots justes. Il nous a dit simplement : ‘Ecoutez les gars, on a gagné des matchs, on a gagné face à la Lazio, on a gagné face à Krasnodar. Est-ce que quelqu’un nous attendait à ce stade ? Ce n’est que la première mi-temps. Allez-y, faites-vous plaisir !’ Il a eu les mots justes pour nous motiver. Je pense que nous avons mieux joué en seconde mi-temps. »
A l’aller comme au retour, le bourreau du Sparta aura été Cédric Bakambu. Auteur de quatre buts, l’attaquant de Villarreal, en manque de réussite lors du premier match, s’est montré particulièrement opportuniste à Prague :« On a eu la réussite que nous n’avons pas eue la semaine dernière. Là, on a eu des opportunités qu’on a mises directement au fond. On sait que c’est très important dans les matchs à double confrontation. »
Le Sparta vous a-t-il démontré ce soir qu’il savait mieux faire que ce qu’il avait proposé au match aller ?
« Le Sparta est une grande équipe. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont arrivés en quarts de finale. Marquer rapidement nous a facilité la tâche, mais à aucun moment nous n’avons sous-estimé cette équipe tchèque. On savait qu’on allait souffrir et on a souffert. »
Et que s’est-il passé à 4 à 0 ? Vous avez levé le pied ou c’est le Sparta qui a eu un sursaut d’orgueil ?
« Je ne saurais pas vous dire. Il faudrait que je revoie le match. C’est sans doute un peu des deux, mais là à chaud, c’est difficile à expliquer. »
Malgré l’évolution du score qui pourrait laisser penser le contraire, en première mi-temps, c’est bel et bien le Sparta qui a fait le jeu et s’est procuré le plus grand nombre d’occasions. Et sans un certain manque à la fois d’adresse et de justesse technique dans les derniers gestes, mais aussi de réussite sur certains coups et sans un Alphonse Aréola décisif dans la cage de Villarreal, le match aurait, peut-être, pu prendre une tournure différente, comme le reconnaissait le gardien français dont les performances en Ligue Europa pourraient convaincre Didier Deschamps de le sélectionner pour l’Euro en juin :
« C’était un Sparta très offensif ce soir. Ils ont montré leurs qualités. Ils n’ont pas mis au fond en première mi-temps, ce qui nous a permis d’enchaîner, et tant mieux pour nous. L’essentiel était la qualification pour les demies. »
Des demi-finales qui se disputeront donc sans le Sparta, mais encore une fois, à Prague jeudi soir, l’heure n’était pas tout à fait à des regrets qui n’avaient pas lieu d’être.