« Moře v komoře » : la Fête de la Bretagne à la tchèque

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C’est le temps du Gouel Breizh, la Fête de la Bretagne, organisée par les Bretons à l’occasion de la fête de leur patron saint Yves un peu partout dans le monde, et pour la cinquième fois également en République tchèque. Les festivités traditionnelles de la culture bretonne, organisées par Rond, une association spécialisée dans le bal folk et s’intéressant à une nouvelle conception des danses traditionnelles de l’Europe, dont les danses bretonnes, se tiendront du 12 au 16 mai à Prague. Les organisateurs de ce festival, le danseur, musicien et dramaturge Mikuláš Bryan et la productrice Eva Dryjová présentent cette édition élargie au micro de Radio Prague :

Mikuláš Bryan,  photo : Archive de Mikuláš Bryan
M. B. « Nous sommes un peu des ‘Bretons d’adoption’, nous avons fait nos études en Bretagne, à Rennes, donc nous adorons la culture bretonne. Mais surtout, en Bretagne, il y a quelque chose qui nous manque ici. C’est que les Bretons trouvent quelque chose de vivant dans le folk. Il y a une vraie envie de faire vivre la culture traditionnelle et de trouver de nouvelles solutions pour la faire parler. Nous cherchons donc cela ici pour montrer que la tradition n’est pas quelque chose de mort. »

E. D. « Pour moi aussi, c’est cette atmosphère du fest-noz que j’aime beaucoup. Il y a mille personnes qui dansent ensemble. Cette atmosphère est vraiment incroyable et nous voulons la faire partager ici. »

« Moře v komoře »,  photo : YouTube
Cet événement particulier est intitulé « Moře v komoře » (« La mer dans la chambre »). Pourquoi ce choix du nom ?

M. B. « La Bretagne, c’est un pays de mer. Et nous, nous avons envie d’apporter un peu de mer chez nous. »

E. D. « Oui, mais c’est aussi que la Bretagne, sa musique et sa poésie, sont inspirées par la mer. Ce que l’on aimerait bien de souligner, c’est la présence de cette poésie dans la culture bretonne. »

Yann-Fãnch Kemener,  photo : Romain Bréget,  Wikimedia CC BY-SA 3.0
Parmi les grandes stars bretonnes, il y a par exemple, le chanteur et ethnomusicologue Yann-Fãnch Kemener qui vient à Prague. Quels autres artistes bretons et tchèques participent à ce festival ?

M. B. « A ce festival, il y aura deux artistes très connus, Bernard Loffet et Yves Leblanc, grands connaisseurs de la musique et des danses bretonnes, qui jouent ensemble de temps en temps. Puis, nous avons le plaisir d’accueillir Mike James, un Breton d’adoption vivant en Bretagne depuis quelque 25 ans, qui vient d’Angleterre et qui a des origines allemandes. Il va jouer avec l’Australien Kieren Alexander. Et il ne faut pas oublier Yannick Dabo qui chante avec Yann-Fãnch Kemener. Quant aux groupes tchèques, c’est Bran qui est bien connu sur la scène tchèque depuis 10 ans, mais aussi M3 qui fait de la musique de danse moderne/traditionnelle influencée de jazz. Et se présentera également le groupe ba.fnu, un mélange de choses traditionnelles et électroniques, comme la techno, et le groupe BAL LAB avec ses chansons de la Haute Bretagne. On a cherché vraiment à présenter toute la diversité des formes possibles, des choses très traditionnelles mais aussi des adaptations influencées par new age, jazz, électro… »

« Moře v komoře »,  photo : YouTube
E. D. « Et c’est pour ces raisons que c’est intéressant. Il y a vraiment toutes ces nouveautés qui peuvent trouver un public. »

Mais la programmation propose également d’autres choses que la danse et la musique…

M. B. « Pour la première fois, nous avons décidé de présenter la variété culturelle dans toute sa richesse. Nous allons donc présenter également un film des années 1930 de Jean Epstein qui s’appelle ‘Finis terrae’ et une soirée de la littérature avec une anthologie préparée par des étudiants de traduction afin de présenter tous les aspects de la littérature bretonne qui n’est pas bien connue chez nous. »

E. D. « Ces nouveaux textes qui seront présentés datent du XIXe et du XXe siècle. »

Et par exemple la cuisine ?

M. B. « Oui, évidemment, samedi, lors d’une grande soirée de ‘festi’, il y aura de crêpes, de galettes et de petites choses sucrées. »

E. D. « Et surtout du cidre. » (rire)

Quelque chose à ajouter ?

E. D. « J’aimerais bien ajouter que nous avons un grand soutien des amis bretons qui nous aident avec une campagne crowdfunding (le financement participatif, ndlr) que l’on a créée pour ce festival. ‘Merci braz’ (merci beaucoup, ndlr) et merci aussi aux autres qui nous soutiennent. »

M. B. « Il faut juste dire que le bal folk breton, c’est moderne, c’est cool et que ça marche. »

E. D. « Venez voir, venez danser et Yann-Fãnch Kemener est tout prêt pour vous, voilà ! »

Pour plus d’information sur la programmation du festival et sur l’Association Rond : www.balfolk.cz