Le nouveau ministre des Transports, Dan Ťok, passe du privé au public
Après la démission d’Antonín Prachař (mouvement ANO), critiqué non seulement par l’opposition mais aussi par une partie de la coalition gouvernementale pour la gestion de son ministère, et notamment pour avoir procédé à des changements fréquents de personnel au sein de la Direction des routes et autoroutes (ŘSD), Dan Ťok a été officiellement nommé ministre des Transports ce jeudi. Après le départ de la ministre du Développement local, Věra Jourová, devenue eurocommissaire, il s’agit pour l’heure du second changement au sein du cabinet du social-démocrate Bohuslav Sobotka.
« Je voudrais surtout me focaliser sur les usagers, qu’ils soient usagers des transports ferroviaires ou des routes. Je crois qu’il faut tout d’abord prendre en compte leurs besoins. »
Parmi les devoirs du nouveau ministre des Transports figure notamment l’accélération des constructions des routes à différents endroits de la République tchèque, car en raison des appels d’offres retardés par de longs délais, les constructions de certaines voies de communications ne progressent guère. En plus des travaux à effectuer sur la plus importante autoroute du pays, la D1, qui relie la ville de Prague à la ville de Brno mais qui reste un cauchemar pour les chauffeurs, Dan Ťok a indiqué qu’une de ses priorités était la stabilisation au sein de la Direction des routes et autoroutes (ŘSD). Au cours des douze derniers mois, quatre directeurs au total, s’y sont relayés. A ce propos le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, a indiqué qu’une plus grande continuité au sein de la Direction des routes et autoroutes était une condition pour accélérer les différents travaux des infrastructures de transports. De son côté, l’opposition a accueilli de façon positive ce changement. Le président du groupe parlementaire ODS et ancien ministre des Transports, Zbyněk Stanjura, a fait savoir à propos de cette nomination :
« Le ministère des Transports n’est pas un département politique où se rencontrent traditionnellement la droite et la gauche, mais il s’agit plutôt d’un département très technique. »Toutefois cette nomination a également récolté de nombreuses critiques, en raison du fait que Dan Ťok avait précédemment été à la tête d’une des plus grandes sociétés de construction du pays, Skanska. Pour certains, cela pourrait ainsi provoquer de possibles conflits d’intérêts. Néanmoins, le Premier ministre Bohuslav Sobotka s’était décidé à soutenir Dan Ťok, notamment en raison de sa position ferme quant aux appels d’offres publics non transparents. A propos d’un éventuel conflit d’intérêts, Zbyněk Stanjura a déclaré :
« Je n’y vois aucun conflit d’intérêts. Monsieur Ťok a été embauché en tant que directeur. Il n’est donc pas propriétaire. Je suppose qu’il fera attention et qu’il n’y aura donc pas de problème. On ignore souvent que dans la plupart des cas, l’adjudicataire des contrats n’est pas le ministère des Transports, mais des organisations subalternes, que ce soit la Direction des routes et autoroutes (ŘSD) ou l’Administration des voies de chemin de fer (SŽDC). Je ne crois donc pas que le ministre Ťok décidera par lui-même de la signature d’un contrat avec une entreprise dans laquelle il avait travaillé par le passé. »
Ce vendredi, le nouveau ministre des Tranports, Dan Ťok, ainsi que le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, se sont entretenus avec la direction des chemins de fer tchèques, České dráhy, en évoquant notamment la situation économique de l’entreprise publique.