Progrès tchèque dans la lutte contre Alzheimer
Des scientifiques tchèques ont probablement découvert la clé d’un diagnostic plus précoce de la maladie d’Alzheimer, ouvrant peut-être la voie à la découverte d’un traitement. La maladie, associée à un trouble neurodégénératif du cerveau, est actuellement la quatrième cause de mortalité dans le monde. Si elle affecte principalement les personnes âgées, elle apparaît de plus en plus souvent auprès de personnes plus jeunes, principalement en raison de prédispositions héréditaires.
« Il s’agit d’anticorps qui répondent à la présence d’un certain type de protéines, lesquelles sont « déformées » chez les personnes atteintes de la démence d’Alzheimer. Notre recherche a porté non pas sur les protéines, mais sur leurs anticorps. Notre question de départ a été de savoir quel est le taux d’anticorps, élevé ou non, quand l’organisme des malades d’Alzheimer réagit à ces protéines. Et nous avons découvert que le taux d’anticorps autour du système nerveux central chez les malades d’Alzheimer était plus élevé que chez d’autres groupes de malades. »
Les scientifiques ont ainsi découvert que l’existence de ces anticorps, produits par le corps humain, a lieu en réaction à l’apparition de cette maladie qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et de la mémoire. Aleš Bartoš précise toutefois qu’il ne s’agit que d’une amorce très timide vers le développement d’un traitement :
« Nous allons encore devoir effectuer un très long chemin à partir de cette découverte, afin de pouvoir par exemple utiliser le système immunitaire dans le cadre d’un traitement de la maladie d’Alzheimer. C’est ce à quoi aspirent les scientifiques internationaux depuis près de quinze ans déjà. Ils immunisent, ils vaccinent donc, contre un autre type de protéine. Or cela s’est avéré impossible du fait d’effets secondaires indésirables et d’une faible efficacité. »Prochainement, les scientifiques vont procéder à une vérification de ces résultats en laboratoire. Dans le cadre d’une nouvelle recherche, ils souhaitent également inclure davantage de patients à un stade avancé de la maladie, ainsi que des volontaires en bonne santé de plus de 50 ans. Des scientifiques européens ont l’intention d’utiliser les données des scientifiques tchèques pour une nouvelle recherche. Aleš Bartoš poursuit :
« Des spécialistes slovaques et autrichiens ont uni leur force pour entamer une grande étude européenne, où ils vont utiliser cette protéine « déformée », contre laquelle nous avons mesuré le nombre d’anticorps, pour stimuler le système immunitaire, afin qu’ilse réveille et qu’il commence à nettoyer le cerveau des protéines pathologiques. »
Bien que ces nouvelles révélations à propos de la maladie d’Alzheimer n’aient été élaborées qu’à un niveau descriptif, Aleš Bartoš révèle en quoi cela représente un progrès considérable :
« Notre recherche a été motivée par une approche future qui aura trait à la vaccination de ce que l’on appelle la protéine tau. Nous voulions savoir de quelle façon s’organisent les anticorps des patients contre cette protéine, sans que leur système immunitaire ne soit influencé par une vaccination. »Dans le monde entier, près de 38 millions de personnes seraient atteints de la maladie d’Alzheimer. En République tchèque, il est question de 140 000 malades. La Semaine de la mémoire, qui s’est déroulée fin septembre en République tchèque, a notamment dénoncé une carence dans les soins en République tchèque, qui se traduit notamment par des capacités très limitées de lits hospitaliers, lesquels sont aujourd’hui au nombre de 12 000. En 2050, le nombre de personnes atteintes de la démence d’Alzheimer pourrait s’élever à près de 225 000.