IFTG : 24 ans de coopération universitaire franco-tchèque
L’Institut franco-tchèque de gestion (IFTG) est un centre de formation pour adultes attaché à l’Ecole supérieure d’économie de Prague (VŠE), située dans le quartier de Žižkov. Il s’agit de la seule institution en République tchèque, qui est spécialisée depuis vingt-quatre ans dans la formation de cadres tchèques, et non seulement tchèques, mais surtout francophones. Le 12 septembre dernier l’IFTG a diplômé à l’ambassade de France en République tchèque la promotion sortante du Master Management et Administration des Entreprises, qui incarne le programme le plus important de l’Institut. Radio Prague a eu l’occasion de s’entretenir avec la directrice de l’IFTG, Hana Machková, qui est revenue sur l’histoire et sur la spécificité de cette coopération franco-tchèque dans le domaine de la gestion.
Le 12 septembre dernier, l’IFTG a diplômé les étudiants du Master de l’Administration des Entreprises à l’Ambassade de France en République tchèque. Pouvez-vous nous présenter cette promotion sortante ?
« Chaque année, nous accueillons à peu près vingt, vingt-cinq étudiants, qui sont dans la plupart du temps des cadres, ou alors de jeunes gestionnaires, qui souhaitent travailler dans des entreprises franco-tchèques. Donc ils doivent suivre un cursus de formation qui est assez lourd, étant donné qu’il y a 400 heures de gestion, puis entre trois à six mois de stage en entreprise, et un mémoire à rédiger en français. Après la soutenance de leur mémoire devant un jury franco-tchèque, ces cadres-là ont la chance et la possibilité d’être accueillis à l’ambassade de France, où l’ambassadeur de France, moi-même, qui suis présidente de l’Université d’Economie de Prague (VŠE), ainsi que le directeur de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de Lyon, Jérôme Rive, nous leur remettons les diplômes. »
A qui ce Master est-il ouvert précisément?
« Il faut vraiment respecter les règles comme si on était en France, puisque nous délivrons le diplôme d’Etat de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Il faut avoir un minimum Bac+4. Bien évidemment, nos candidats doivent être francophones mais aussi tchécophones, puisque la formation se déroule à la fois en français et en tchèque. Par la suite, il y a un jury franco-tchèque qui évalue la motivation des différents candidats pour la formation sur la base de leur dossier et d’un entretien. »Quels sont les débouchés pour les étudiants de ce Master ?
« Dans la plupart des cas, ce sont les entreprises installées en République tchèque qui recrutent, puisqu’il y a plus de 500 entreprises françaises dans le pays. Notre premier employeur est l’Oréal, suivi par la Société générale, que l’on appelle Komerční banka en République tchèque. Mais il y a bien évidemment d’autres entreprises. Quelques étudiants se rendent directement en France pour travailler, par exemple au siège de la Société générale. Mais certains étudiants sont déjà entrepreneurs, et certains décident même de créer leur propre entreprise. »
Depuis sa création, de quelle façon ce Master a-t-il évolué ?
« Il a beaucoup évolué, car au début la formation était récompensée par le certificat de la Fnege, la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises. Ce n’est que depuis 2004, que nous délivrons vraiment le diplôme d’Etat français, qui est obtenu par les étudiants français en France. Cela donc permet à nos étudiants de travailler en France sans avoir à valider leur diplôme. Nous travaillons non seulement avec l’IAE Lyon, mais nos partenaires sont aussi l’IAE de Paris et l’Audencia Nantes. Il s’agit donc d’un consortium des grandes écoles et des universités françaises. La grande nouvelle c’est que nous avons maintenant une nouvelle génération de jeunes professeurs francophones, qui commencent à intervenir dans le cadre de notre Master. »A l’heure actuelle, y-a-t-il d’autres partenariats en cours pour l’IFTG ?
« Nous sommes vraiment attachés à nos trois partenaires. Nous sommes très contents, même si la formation en français pour les Tchèques est un peu limitée du fait de la langue. Mais il y a une large coopération avec les universités françaises : nous avons dix-sept partenaires en France. Par exemple, avec HEC Paris nous avons un diplôme conjoint, qui s’appelle la CEMS, et qui a occupé la cinquième place au classement de Financial Times publié le vendredi 19 septembre. Nous avons également la possibilité d’un double diplôme en anglais avec l’IAE Lyon, et qui s’appelle International Business - Center European Business Realities. De nombreux échanges sont donc réalisés à la fois avec les professeurs et les étudiants. Moi-même, j’enseigne en tant que ‘professeur invité’ à Lyon la semaine prochaine. »