L’Etat s’apprête à subventionner les bureaux de poste déficitaires
Le ministre de l’Intérieur, le social-démocrate Milan Chovanec, a annoncé, ce mardi, que l’Etat pourrait subventionner les bureaux de poste déficitaires jusqu’à hauteur d’un milliard de couronnes par an (37 millions d’euros). Après sa rencontre avec le Premier ministre Bohuslav Sobotka, favorable à ce projet, le ministre de l’Intérieur devra encore négocier avec le ministre des Finances, Andrej Babiš, et s’assurer du soutien de la coalition gouvernementale.
Une telle décision pourrait s’appuyer sur les calculs de l’Office national des télécommunications (ČTÚ). Celui-ci a estimé que le maintien de 2 100 bureaux serait suffisant pour continuer à assurer le service public. La loi prévoit qu’aucun domicile dans le pays ne doit se trouver à moins de dix kilomètres d’un bureau de poste dans les villages et à moins de deux kilomètres dans les villes. Ensuite, chaque municipalité comptant plus de 2 500 habitants se doit d’avoir au moins un établissement postal.
Néanmoins, le gouvernement de Bohuslav Sobotka a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaite maintenir le réseau des bureaux dans sa densité actuelle. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur demande un milliard de couronnes (37 millions d’euros) pour subventionner les bureaux déficitaires tout en sachant, comme il l’affirme lui-même, que cette somme ne sera probablement pas accordée dans sa totalité par le ministère des Finances. Selon le Premier ministre, les régions pourraient contribuer au financement des bureaux de poste, comme c’est déjà le cas pour le transport ferroviaire.
Le gouvernement a également annoncé qu’un terme sera mis, à l’automne prochain, au processus de transformation de la Poste tchèque en une société par actions. Autrement dit, l’Etat abandonne le projet antérieur de privatisation envisagé par les précédents gouvernements.
En réponse à la baisse de la demande des services du courrier et à la concurrence dans l’envoi des colis, la Poste tchèque cherche à varier ses sources de revenus, parfois de manière controversée, notamment par la vente de cigarettes. Celle-ci a néanmoins été arrêtée récemment. Toutefois, le Premier ministre a déclaré que la distribution dans les bureaux de poste des médicaments en vente libre dans les pharmacies était envisageable.