Le choix de l’eurocommissaire tchèque : une entente difficile au sein de la coalition gouvernementale
Les représentants politiques tchèques ont du mal à s’entendre sur le nom du prochain eurocommissaire tchèque. Plusieurs commentaires dans la presse ont cherché des explications et des motifs à cette hésitation. Les pages culturelles de tous les grands quotidiens sont revenues sur la 49ème édition du Festival international du Film de Karlovy Vary. Leurs pages sportives ont rappelé de leur côté la victoire au tournoi de Wimbledon du Tchèque Jaroslav Drobný, survenue tout juste 60 ans avant celle remportée cette année par Petra Kvitová. Les progrès de la médecine vétérinaire apportent certains dilemmes graves aux propriétaires d’animaux de compagnie. Tels sont les sujets que nous avons choisis dans les médias de cette semaine.
« L’incapacité des trois partis qui forment la coalition gouvernementale (CSSD, ANO, KDU-CSL) à se mettre d’accord sur le nom du candidat au poste de commissaire européen représente le plus grand échec de cette coalition dans le domaine de la politique européenne. L’orientation et l’élan proeuropéens déclarés des partis concernés ne sont alors que lettre morte car, même au bout de sept mois, ceux-ci n’ont pas réussi à y arriver... Ceci porte préjudice à notre position parmi nos partenaires à l’Union européenne et cela diminue, aussi, notre chance de voir attribuer au commissaire tchèque un portfolio intéressant et important ».
Pour l’auteur de l’article, le processus du choix des candidats tel qu’il se déroule en République tchèque, paraît assez indigne. En plus, la coalition gouvernementale agit de façon peu transparente, car le public ne sait pas qui bloque les négociations et pourquoi. C’est ce qu’a confirmé dans un entretien accordé au site aktualne.cz, aussi, Milena Vicenová, ancienne représentante permanente de la République tchèque près de l’Union européenne qui estime que les autres pays ont nettement plus de facilité à choisir leur commissaire. Sur le même site, on a pu lire, aussi, un commentaire de la plume de Jan Lipold dans lequel il a écrit :
« L’opiniâtreté avec laquelle les représentants politiques tchèques accèdent au choix du prochain eurocommissaire tchèque demeure un mystère qui n’a pas d’explication naturelle. Pensent-ils vraiment qu’ils pourront remporter une victoire stratégique et inoublable à travers la Commission européenne dans un pays où 18% des électeurs seulement se sont présentés aux urnes lors des élections européennes? »
Pour Jan Lipold, il existe quand même deux explications possibles à cette hésitation : la vanité politique ou l’incapacité des politiciens de s’entendre.
Le Festival international du Film de Karlovy Vary – une fête de cinéphiles
Plusieurs articles reviennent cette semaine sur la 49ème édition du Festival international du Film de Karlovy Vary qui a été clôturé le samedi 12 juillet. Dans un texte, publié dans l’édition de ce lundi du quotidien Právo son auteur, Věra Míšková, a écrit :« Le festival, qui entrera prochainement dans sa 50ème édition, a tous les atouts pour pouvoir se présenter comme un événement stable et sûr de lui. Comme précédemment, il a proposé près de deux cent films et accueilli plus de douze mille visiteurs. Le festival possède également une excellente base à l’hôtel Thermal qui a été d’ailleurs édifié à cette fin, il y a quarante ans de cela, et qui dispose de la meilleure salle de cinéma en République tchèque ».
L’auteur de l’article rappelle également la participation au festival de plusieurs vedettes internationales et, notamment, la présence française:
« Après Judi Dench et Helen Mirren, le festival a accueilli une autre grande dame du cinéma mondial, l’actrice et réalisatrice française, Fanny Ardant. Celle-ci a enchanté le public par son charme typiquement français lors de la présentation de son film Cadences obstinées en évoquant les temps où le film était une véritable muse qui s’adressait tant au public festivalier qu’aux spectateurs dans des salles de cinéma ».
On notera, aussi, la présence au festival de Karlovy Vary de l’acteur et réalisateur américain Mel Gibson qui s’est vu décerner le Globe de cristal soulignant sa contribution exceptionnelle à la cinématographie mondiale. Une présence ovationnée par le public, mais vue tout de même d’un oeil assez critique par une partie de la presse tchèque...
Dans l’hebdomadaire Respekt, Kamil Fila souligne pour sa part que le festival de Karlovy Vary donne l’occasion de se présenter aux films qui n’ont pas la chance de pénétrer dans la large distribution. Il précise :
« Le festival de Karlovy Vary a le mérite incontestable de faire valoir de nouveaux films intéressants et de les faire également connaître aux cinéphiles. D’un autre côté, il permet de s’imposer à des films provenant des Etats voisins et de pays de l’ex-Union soviétique, la Tchéquie servant ainsi d’un pays de transit vers l’Ouest. Grâce au festival de Karlovy Vary, nous pouvons exister sur la carte culturelle des producteurs occidentaux... Or, force est de constater que nous savons bien faire un festival. Ce que nous ne savons pas en revanche faire, ce sont des films auxquels le festival donnerait un coup d’envoi permettant de les lancer sur une trajectoire mondiale. ».
Jaroslav Drobný, le premier Tchèque à avoir brillé, il y a 60 ans, à Wimbledon
Le Tchèque Jaroslav Drobný était l’un des rares sportifs à avoir réussi et remporté d’excellents succès au niveau mondial dans plus d’une seule discipline. A l’occasion de la victoire remportée cette année à Wimbledon par la Tchèque Petra Kvitová, le quotidien Lidové noviny a rappelé que le 2 juillet, soixante ans se sont écoulés depuis la victoire à ce même tournoi de Jaroslav Drobný qui était non seulement excellent tennisman, mais aussi excellent hockeyeur.Le journal indique également qu’il était le premier célèbre émigré tchécoslovaque ayant fui le régime communiste. L’auteur de l’article, Jiří Jakoubek, évoque certains chapitres clés de sa vie :
« D’abord, Drobný se consacrait à part égale tant au tennis qu’au hockey. Tout en devenant, après la fin de la Deuxième guerre mondiale, un des meilleurs tennismen du pays, en se qualifiant en 1946 en finale du tournoi de Rolland Garros, il ne voulait pas renoncer non plus à sa carrière de hockeyeur qui lui a également apporté quelques beaux succès. Il était notamment membre de la sélection qui a remporté en 1947 les championnats mondiaux de hockey sur glace et qui a gagné, un an plus tard, les médailles d’argent aux JO de Saint Morritz. Ce n’est qu’après sa deuxième finale à Paris que Drobný a finalement définitivement opté pour le tennis ».
Après l’accès au pouvoir des communistes, en février 1948, le tennis était plutôt mal vu par les nouvelles autorités qui l’ont considéré comme un sport bourgeois.
Ses sorties du pays devenant de plus en plus difficiles, Jaroslav Drobný a décidé, en 1949, de prendre le chemin de l’émigration. En mal d’obtenir les nationalités suisse, américaine ou australienne, il a possédé d’abord la nationalité égyptienne, pour devenir plus tard citoyen de Grande-Bretagne.
C’est donc sous les couleurs égyptiennes qu’il a remporté, en 1954, son premier Wimbledon. A l’époque, la presse tchécoslovaque a passé ce succès sous silence. Le journal rappelle également :
« Jaroslav Drobný n’est revenu à Prague qu’en 1985, donc 36 ans après son départ du pays. Après la chute du régime communiste, en 1989, ses retours dans son pays d’origine se sont faits plus réguliers. Depuis, il a retrouvé également la place qu’il méritait dans des publications et dans les encyclopédies sportives. Une plaque commémorative portant son nom a été dévoilée dans le stade de tennis de Štvanice, à Prague ».
Jaroslav Drobný est mort en 2001, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, à Londres.
Les dilemmes de l’euthanasie animale
La dernière édition de l’hebdomadaire Respekt se penche sur les progrès atteints ces temps derniers par la médecine vétérinaire et sur les dilemmes qu’ils apportent aux Tchèques connus pour leur amour pour les animaux de compagnie. Dans un article consacré à ce sujet, son auteur, Petr Třešňák remarque :« Les animaux domestiques provoquent auprès de leurs propriétaires les émotions de plus en plus profondes. Les chiens et les chats jouent souvent le rôle de membres de familles de plein droit ou remplacent les amis manquants. Récemment encore, la situation a été différente. Comme on le sait, pendant de longs siècles, l’homme considérait les animaux comme ses compagnons, mais son approche à l’égard de leur santé a été tout à fait pragmatique. Très importante a été seulement la santé des animaux de la ferme, comme moyen de subsistance. L’intérêt pour le confort physique et spirituel des animaux domestiques commence à augmenter dans la deuxième moitié du XXe siècle. »
Durant la dernière décennie, la médecine vétérinaire s’est développée au point de pouvoir reproduire pratiquement tout ce que les médecins savent faire dans les hôpitaux pour les hommes, greffes d’organes, chimiothérapie, dialyses. Ce développement introduit cependant certains dilemmes, un dilemme d’ordre financier d’abord car le traitement d’animaux est généralement très coûteux. Petr Třešňák soulève également la question sur le bien-fondé de la prolongation à tout prix de la vie d’un animal pour constater :
« Aujourd’hui, les gens sont hypersensibles, moins durs à l’égard d’eux-mêmes et des autres. Peu de gens chez nous ont grandi à la campagne en contact étroit avec le courant de la nature, voilà pourquoi il est pour eux plus facile de sauver que de prononcer le verdict de mort. Avec le progrès dans la médecine vétérinaire, prendre une décision concernant l’euthanasie animale sera donc de plus en plus difficile ».