Des chercheurs tchèques sont partis jeudi pour leur huitième expédition en Antarctique. Ils passeront deux mois sur l’île James Ross, où se trouve une station de recherche universitaire, dans le cadre du projet CzechPolar qui se déroule sur six ans entre 2010 et 2015. L’expédition se consacrera notamment à l’étude de la fonte des glaces, aux effets des rayons ultraviolets et même au stress dont peuvent souffrir certaines personnes dans des conditions naturelles extrêmes.
Photo: L'université Masaryk à Brno
Six chercheurs, cinq doctorants, deux assistants, deux techniciens, l’administrateur de la station et un médecin sont donc repartis pour une nouvelle expédition en Antarctique. Issus des universités Masaryk à Brno et de Bohême de Sud à České Budějovice, les scientifiques travailleront dans la station tchèque qui se situe sur l’île James Ross et s’appelle Johann Mendel en souvenir du père fondateur de la génétique, originaire de Silésie. L’équipe se concentrera sur la recherche primaire dans plusieurs domaines, c’est-à-dire sur le recueil de données s’étalant sur plusieurs années. L’objectif est de pouvoir émettre des hypothèses sur l’avancement du réchauffement climatique. Chef de l’expédition, Pavel Kapler précise l’objet de ce séjour :
Pavel Kapler, photo: CT24
« L’objectif de la majorité des expéditions en Antarctique, y compris la nôtre, est d’observer le changement climatique global, car il s’agit du continent où ces changements sont les plus nets. Nos scientifiques s’intéressent à ce phénomène à travers plusieurs champs d’études tels que la climatologie classique, la physiologie végétale et l’analyse de la formation ou de la fonte de la banquise. »
Photo: CT24
L’activité des chercheurs tchèques a déjà été couronnée de succès. Sur la base de leurs prélèvements effectués entre 2007 et 2009, les membres du projet CzechPolar ont ainsi découvert une nouvelle bactérie, appelée Pseudomonas prosekii. Son nom générique a été choisi pour rendre honneur au fondateur de la recherche tchèque au Pôle Sud, Pavel Prošek. C’est notamment grâce aux travaux scientifiques de ces chercheurs que la République tchèque a obtenu en 2013 un statut de consultant dans le Traité sur l’Atlantique qui lui permet de participer aux décisions relatives aux activités sur le continent. Jusqu’à l’année dernière, la République tchèque était le seul pays à ne pas posséder de statut de consultant tout en disposant, depuis 2006, d’une station polaire sur le continent.
Photo: CT24
L’année passée, les scientifiques tchèques ont été contraints de quitter la station deux semaines avant la date prévue à cause du gel de la banquise. Selon Pavel Kapler, l’expédition 2014 devrait notamment se charger de compenser les conséquences de ce départ précipité :
« A cause de l'expansion de la banquise, nous n’avions pas pu expédier tous les équipements l’année passée. Cette année, nous allons donc essayer d’installer les panneaux photovoltaïques afin d’économiser de l’énergie, nous allons également tester une centrale éolienne dans les conditions antarctiques. »
Photo: CT24
Cette éolienne a été construite en République tchèque, et si elle se montre fiable dans des conditions extrêmes, il s’agira de la toute première centrale de ce type testée sur le continent. Au programme des chercheurs se trouvent également l’augmentation de la capacité d’accueil de la station à plus d’une vingtaine de personnes et la recherche menée par le médecin de l’expédition consacrée au stress. Si le retour des scientifiques tchèques est prévu dans deux mois, l’analyse des données recueillies peut prendre plusieurs années.