La mission scientifique tchèque en Antarctique fête ses dix ans
Partie fin décembre, une équipe de six chercheurs tchèques chargés d’observer les changements climatiques sur l’île James Ross en Antarctique, est arrivée à destination mi-janvier. C’est déjà le dixième anniversaire de cette expédition polaire qui s’achèvera en mars prochain.
Il n’y a pas que la météo qui a menacé cette dixième expédition tchèque. Si l’an dernier pas moins de quinze scientifiques avaient travaillé sur l’île James Ross, cette année, l’équipe a été réduite à six unités en raison d’incertitudes sur le financement de la station, des incertitudes finalement réglées deux jours avant le départ, comme s’en félicite Pavel Kapler, le chef de l’expédition :
« L’an dernier, il n’était pas sûr que le soutien aux infrastructures de recherche en République tchèque soit reconduit. Nous avons donc été contraints de préparer une plus petite expédition. Heureusement, deux jours avant Noël, le conseil du gouvernement pour les sciences et la recherche a approuvé la poursuite des projets de recherche. C’était un beau cadeau sous le sapin : certes avec des moyens plus limités, mais au moins pour les quatre prochaines années. Il est donc possible de continuer à faire fonctionner la station Gregor Mendel. »La majorité de l’île James Ross, qui est située au large de l'extrémité nord-est de la péninsule Antarctique, est recouverte de glace, sauf au nord de l’île, où se trouve justement la station polaire Gregor Mendel. C’est là que les scientifiques de Brno opèrent, de manière saisonnière, c’est-à-dire pendant l’été austral lorsque les conditions météorologiques sont moins rudes. L’objectif de la mission est détaillé par Pavel Kapler :
« Depuis le début, notre expédition a pour objectif de suivre et étudier les changements climatiques sur l’île James Ross. A côté de ces recherches climatologiques, qui sont notre préoccupation principale, nous mesurons le degré d’influence de ces changements sur les écosystèmes, c’est-à-dire sur le développement de la végétation, comme les lichens et la mousse, ou encore sur le recul des glaciers. »Née en 2006, la station Gregor Mendel fait de la République tchèque un des 31 Etats du monde qui participent à l’étude du continent antarctique. Pavel Kapler décrit la station baptisée d’après le père de la génétique moderne, originaire des pays tchèques :
« Il s’agit d’une infrastructure scientifique extrêmement bien équipée qui sert de base de travail pouvant accueillir jusqu’à vingt personnes, dont quinze scientifiques. Cette année, nous sommes moins nombreux, mais l’équipement est à la pointe. C’est assez difficile à décrire sans avoir été sur place. En tout cas, c’est un lieu de travail parfaitement équipé avec un laboratoire et tous les instruments nécessaires à nos recherches. »D’un coût de réalisation de 60 millions de couronnes (2,2 millions d’euros), la station Gregor Mendel doit servir de plateforme d’accueil et de recherche à des institutions tchèques mais aussi étrangères pendant les trente prochaines années.