Miloš Zeman assure la reconversion de son ami, le Premier ministre Jiří Rusnok
Le Premier ministre du gouvernement intérimaire Jiří Rusnok a trouvé son ange gardien en la personne du chef de l’Etat Miloš Zeman. Alors que le premier devrait bientôt céder sa place, le second devrait assurer le futur de sa carrière en le nommant dès mars prochain membre du Conseil bancaire de la Banque nationale tchèque (ČNB). D’aucuns s’inquiètent du fait que la prestigieuse institution soit rejointe par un ami du président de la République plutôt que par un spécialiste de la finance.
« Monsieur le président compte la nomination, en mars prochain, de Jiří Rusnok au Conseil bancaire de la Banque nationale tchèque. Son nom est évoqué pour ce poste depuis bien longtemps donc ce n’est pas une grande surprise. »
Toujours fidèle à Miloš Zeman, dont il avait été le ministre des Finances entre 2001 et 2002, Jiří Rusnok a de plus une formation d’économiste. Il semble donc qu’il siérait parfaitement à un poste au sein de la Banque centrale de la République tchèque, qui a récemment fait parler d’elle en procédant à une dévaluation de la couronne tchèque, une décision que l’intéressé a soutenue. De plus, Miloš Zeman songeait à l’y nommer plusieurs mois avant de finalement le désigner comme Premier ministre.
Plus que la crainte de voir le chef de l’Etat placer ses amis au sein de l’importante institution bancaire, c’est le système même de désignation des membres du Conseil bancaire qui pose question. C’est l’avis de Luděk Niedermayer, ancien vice-gouverneur d’une Banque nationale aujourd’hui dirigée par Miroslav Singer :
« La décision de nommer les membres du Conseil bancaire de la ČNB est du seul ressort de Monsieur le président. Il a été discuté à maintes reprises de savoir si ce système est optimal, un système qui comporte également d’autres faiblesses. Par exemple, le moment où les nouveaux membres doivent intégrer le Conseil bancaire n’est pas très clair. Je suis à peu près certain que des gens avec de très bonnes qualifications en économie, comme l’est par exemple Monsieur Rusnok, deviennent rapidement des membres à part entière du Conseil bancaire et qu’ils effectuent ce travail comme la loi le prévoit. Mais il y a un véritable risque que, dans un court laps de temps, arrive à la ČNB un groupe de personnes qui n’ont pas la même perception du travail d’une banque centrale. »Jusqu’à la fin de son mandat en 2018, le président de la République devrait remplacer cinq des sept membres du Conseil bancaire de la ČNB. Cette dernière a récemment annoncé qu’elle souhaitait maintenir la couronne aux alentours d’un taux de vingt-sept couronnes pour un euro au moins jusqu’au début de l’année 2015.
Jiří Rusnok devra certainement participer à cette mission, lui qui devrait donc prendre la place d’Eva Zamrazilová, dont le mandat de six ans au Conseil bancaire de la Banque centrale tchèque doit bientôt s’achever.