Un festival pour célébrer Antonín Dvořák, "cet homme de génie"
Pour la sixième année consécutive, la capitale tchèque accueille au mois de septembre le festival Dvořákova Praha, la Prague de Dvořák. Depuis le 8 septembre, date de la naissance du plus renommé des compositeurs tchèques, et jusqu’au 22 septembre, une série de concerts et d’événements culturels rendent hommage à l’œuvre d’Antonín Dvořák et la font vivre. Marek Vrabec, récemment nommé directeur artistique du festival, a accepté de répondre aux questions de Radio Prague.
« Tous les ans, le festival Dvořákova Praha célèbre cet homme de génie qu’est Antonín Dvořák, mais c’est aussi un événement social remarquable. Il s’agit d’un défilé des solistes, chefs d’orchestre et orchestres les plus en vue sur la scène tchèque mais aussi internationale. Car c’est un festival international de musique. »
Marek Vrabec a été désigné, en avril dernier, à la tête du festival. Il a remplacé Vladimír Darjanin, qui a fondé l’événement en 2008. Marek Vrabec, qui est également à la tête du festival Struny podzimu (Les cordes de l’automne), qui se déroule tous les ans en novembre dans la capitale tchèque, a donc eu une influence limitée sur la programmation de la sixième édition du festival Dvořákova Praha. Il a cependant pu introduire certaines de ses idées. On l’écoute :
« C’est évidemment pour l’édition 2014 qu’il sera possible de parler de mon programme, avec ma signature et ma façon de voir la dramaturgie d’une programmation. Néanmoins, j’ai essayé pour cette année, avec le temps que j’avais à disposition, de mettre en place un certain nombre d’idées. L’une d’elles est liée à l’ouverture du festival le jour de l’anniversaire d’Antonín Dvořák, le huit septembre. Nous avons voulu aller sur les traces d’Antonín Dvořák. Il s’agit d’un nouveau cycle, qui nous donnerait l’occasion, chaque année, de faire une sorte de voyage musical, notamment dans la maison où il a vécu […]. Et mon autre contribution à la programmation a été de proposer l’organisation d’un grand concert inaugural avec la participation de l’Orchestre philarmonique tchèque et de la soliste Alisa Weilerstein au violoncelle. »Marek Vrabec risque toutefois d’avoir des difficultés à réaliser les idées et les concepts qu’il entend appliquer l’an prochain si les autorités publiques, promptes à couper dans les dépenses culturelles, se montrent frileuses à financer le festival. Il explique :
« Le festival Dvořákova Praha a la chance d’être soutenu et d’avoir été fondé par des mécènes remarquables […]. La situation est plus complexe au niveau des donations publiques. Les années précédentes, Dvořákova Praha était soutenu par le ministère de la Culture, mais, dernièrement, ces ressources ont diminué jusqu’à devenir une part symbolique, ce qui n’est évidemment pas l’idéal. »
Finalement cette année le festival a pu compter au dernier moment sur le soutien du ministère. Marek Vrabec concède ainsi être très tributaire, malgré l’importance des donateurs privés, des subventions publiques. Une fragilité financière que certains verraient bien contourner par un rapprochement entre les festivals Dvořákova Praha et Struny podzimu, désormais organisés par les mêmes équipes. Marek Vrabec ne voit pas les choses ainsi :
« Ces deux festivals vont garder leur identité bien établie. Ainsi, le festival Dvořákova Praha va continuer de proposer de la musique classique de très haute qualité, tandis que le caractère du festival Struny podzimu sera préservé et il offrira encore des ponts entre différents genres musicaux. »Et cette année encore, le festival Dvořákova Praha offre donc une programmation riche et complète. Il reste une semaine pour l’apprécier et les amateurs d’Antonín Dvořák peuvent par exemple assister au concert donné par l’Orchestre de chambre de Bâle, ce lundi soir, ou encore à celui du jeune et talentueux pianiste russe Denis Kozhukhin, jeudi prochain. Ils ne devraient pas non plus manquer la cérémonie de fermeture du festival, le 20 septembre, qui mettra à l’honneur l’Orchestre symphonique allemand de Berlin.