Des objets ayant appartenus au résistant Jan Kubiš découverts par hasard dans sa maison natale
Jan Kubiš. Ce nom est à jamais associé à celui de Josef Gabčík, son compagnon d’armes. Tous deux sont les auteurs d’un des événements les plus importants de la seconde guerre mondiale : l’assassinat du Reichsprotektor de Bohême-Moravie, Reinhard Heydrich. Alors que la maison natale de Jan Kubiš est en travaux, des documents et des objets lui ayant appartenu viennent d’être découverts sous les escaliers menant au grenier. Une trouvaille historique importante.
Si les historiens sont extrêmement bien documentés sur l’attentat, la période de la seconde guerre mondiale et tout ce qui a trait à la mort de Reinhard Heydrich, peu de choses relatives aux parachutistes tchèques et slovaques antérieures à l’événement nous sont parvenues. Ainsi, cette découverte fortuite, datant d’avant le départ de Jan Kubiš en exil en 1939, est un événement de taille, comme le précise Jiří Dusík, son neveu :
« Nous pouvons être heureux car jusqu’alors nous n’avions absolument rien de l’époque d’avant-guerre. Nous n’avions pas de photos ni d’objets matériels. Je pense qu’au moment où les parachutistes étaient recherchés par les Nazis, le frère de Jan ou quelqu’un s’est rendu compte qu’il se passait quelque chose. Cette personne, peut-être à la demande même de Jan, a tout détruit pour effacer les traces pouvant mener à la famille Kubiš. »Personne ne sait exactement qui a pu dissimuler ces objets dans la maison natale de Jan Kubiš, des objets mis à jour à la faveur de la restauration de la maison familiale qui doit ensuite être ouverte au public. Jitka Boučková, maire de Dolní Vilémovice :
« Ces objets ont été retrouvés sous l’escalier très simple et très abrupt menant au grenier. Il ne devait même pas être concerné par la reconstruction car il est en relativement bon état. Il n’y avait qu’une seule des marches qui nous semblait pourrie et c’est en l’ôtant que l’entreprise chargée des travaux a fait cette découverte. »
Pour les historiens, cette trouvaille inattendue jette un regard intéressant sur la personnalité du résistant tchèque, membre de l’opération Antropoid chargée de liquider en 1942 le Reichsprotektor de Bohême-Moravie. Un événement lourd de conséquences puisqu’il mènera à une chasse à l’homme, mais aussi à la destruction totale de deux villages de Tchécoslovaquie, Lidice et Ležáky. Michal Burian, de l’Institut d’histoire militaire :
« A quelques exceptions près, tout a un rapport avec sa carrière militaire : il en ressort que la décision de Jan Kubiš en 1939 de quitter le Protectorat et de rejoindre les unités tchécoslovaques en exil, et sa décision plus tard, en Grande Bretagne, d’être volontaire pour la mission dans le Protectorat occupé, n’ont pas été le résultat d’une idée soudaine. En fait, toute sa carrière militaire depuis 1935 tendait vers ce destin. »
Tous ces objets et documents sont à l’heure actuelle entre les mains d’historiens et de spécialistes. Lorsque leur analyse sera terminée et que les travaux de la maison natale de Jan Kubiš seront achevés, ils y seront transférés pour faire partie de l’exposition permanente prévue entre ses murs. Si 80% de la maison ont été rénovés, il manque encore un peu plus d’un demi-million de couronnes pour parfaire la reconstruction. La commune de Dolní Vilémovice espère pouvoir ouvrir la maison au public le 22 juin prochain, date du centième anniversaire de la naissance de Jan Kubiš.