Le ministre des Transports prêt à démissionner
Appelé à démissionner par son parti LIDEM, le ministre des Transports Pavel Dobeš devrait, en effet, quitter son poste au mois de décembre. C’est le dysfonctionnement du nouveau système d’immatriculation des voitures lancé il y a quatre mois qui est à l’origine du départ du dixième ministre du gouvernement de Petr Nečas.
Par conséquent, la vice-Première ministre Karolína Peake, présidente de la plus petite formation de la coalition gouvernementale LIDEM, a appelé, mardi, son ministre à démissionner. On l’écoute :
« Nous sommes en train de découvrir des défaillances de plus en plus graves dans ce système, dont cette impossibilité d’accéder aux registres et d’infliger des sanctions aux chauffeurs. Tout cela, parce que le système d’immatriculation dans son ensemble ne fonctionne pas comme il faut. Je crois que c’est une raison suffisamment importante pour justifier la révocation du ministre. »
Même si Pavel Dobeš lui-même avait auparavant déclaré qu’il était prêt à prendre ses responsabilités dans le cas où les problèmes persistaient, à l’heure actuelle, il se plaint surtout d’un manque de confiance au sein de son parti LIDEM. Celui-ci souhaite son départ immédiat, alors que Dobeš, lui, ne prévoit de quitter le ministère qu’en décembre. On écoute Pavel Dobeš :« Je n’ai même pas été invité à la réunion de la direction du parti. J’ai tout d’abord appris dans les médias qu’on appelait à ma démission et ce n’est qu’ensuite que l’on m’a téléphoné. C’est assez sérieux, je pense… Sinon, j’ai toujours dit qu’il fallait tirer les conséquences du dysfonctionnement du système d’immatriculation. Mais le fait que quelqu’un démissionne aujourd’hui ou demain, cela ne veut pas dire que le système va fonctionner d’ici quelques jours. Je vous assure que le problème ne sera pas réglé aussi vite. »
Pavel Dobeš aura été le troisième ministre des Transports de ces deux dernières années. Tous ont été recrutés au parti Affaires publiques, ce même parti que Karolína Peake et Pavel Dobeš ont quitté au début de l’année pour créer un nouveau parti libéral démocrate nommé LIDEM. Le ministre a également été critiqué pour avoir confié la mise en place du système d’immatriculation des véhicules à la société de télécommunication ATS-Telcom Praha, sans que cette commande, dont le coût est évalué à 37 millions de couronnes (près de 1,5 millions d’euros), ne soit issue d’un appel d’offres. Pourtant, le probable départ du ministre Dobeš a désagréablement surpris le président de la République Václav Klaus, qui a déclaré, ce mercredi, avoir apprécié son travail.
Les remaniements ministériels ne s’arrêtent pas là : ce vendredi sera nommée une nouvelle ministre du Travail et des Affaires sociales, Ludmila Müllerová. Les médias tchèques spéculent sur la révocation de la ministre de la Culture Alena Hanáková, critiquée pour avoir renvoyé le directeur du Théâtre national de Prague, ou encore du ministre de la Défense Alexandr Vondra soupçonné, quant à lui, d'être impliqué dans une affaire concernant un contrat public controversé passé avec la société ProMoPro pendant la présidence tchèque de l'UE.