Trois œuvres d’art saisies à Vienne restituées à la République tchèque
Trois œuvres d’arts tchèques saisies en mai dernier à Vienne dans le cadre de l’affaire Diag Human ont été restituées à la République tchèque. C’est une décision de la Cour régionale de Vienne qui a invalidé la décision sur la saisie prise par une instance inférieure. Selon la cour viennoise, la justice autrichienne ne dispose pas des compétences nécessaires pour pouvoir ordonner une telle saisie.
Les autorités tchèques ne considèrent pas cependant cette décision de la Cour d’arbitrage comme légalement valide. Cette année, Diag Human a, par mesure de rétorsion, demandé la saisie d’œuvres d’art prêtées par des galeries tchèques à des expositions dans plusieurs pays dont l’Autriche et la France. A la suite de cette démarche trois œuvres d’art tchèques, des tableaux d’Emil Filla et de Vincenc Beneš et une statue d’Otto Guttfreund, ont été saisies à Vienne.
Selon le ministère tchèque de la Culture, l’affaire a non seulement englouti d’importants moyens financiers, mais a également nui à la renommée internationale de la République tchèque qui jusqu’à présent pouvait présenter sans problèmes son art dans le monde. L’attaché de presse du ministère Stanislav Brunclík constate :
« En ce qui concerne les pertes financières que nous avons subies, il s’agit d’une somme de près de 1 200 000 couronnes. »
Cette somme ne comprend pas cependant les frais des institutions étrangères qui collaborent avec les galeries et les musées tchèques. A cause du danger de saisie pesant sur les activités étrangères des institutions tchèques, le ministère n’a pas pu présenter hors des frontières du pays 1 150 objets d’art et a dû renoncer à participer à 58 expositions et manifestations culturelles. L’absence d’œuvres tchèques a été parfois si importante que certaines expositions ont du être annulées.
La société Diag Human peut encore se pourvoir en appel contre le verdict de la Cour régionale de Vienne et son avocat tchèque Jan Kalvoda vient d’annoncer qu’elle le fera. L’ambassadeur tchèque en Autriche Jan Koukal ne pense cependant pas que cette démarche puisse aboutir :« Bien que je suppose que la société fera appel, je dirais que la révision du verdict à la suite de cet appel est assez improbable. Le fait que les trois œuvres concernées aient été restitués à nos galeries en est une sorte d’indicateur. »
En juin 2011, le propriétaire de Diag Human Josef Šťáva a vendu la société à un consortium d’investisseurs international. Cela n’a pas changé cependant les exigences de la société vis-à-vis de l’Etat tchèque et l’affaire est donc loin d’être finie. Les autorités tchèques demandent maintenant la révision du procès d’arbitrage et il faut donc s’attendre à de nouveaux rebondissements.