Le succès des compagnies tchèques au rendez-vous mondial de la marionnette à Charleville-Mézières
Du 16 au 25 septembre, Charleville-Mézières, dans les Ardennes, devient le lieu de rencontre de marionnettistes des cinq continents : 150 000 spectateurs, 134 compagnies de 28 pays, 600 représentations en salles et dans la rue… C’est le Festival mondial des théâtres de marionnettes, créé dans cette ville du nord de la France il y a tout juste 50 ans, en 1961. Quatre compagnies tchèques figurent au menu de l’édition 2011. C’est d’ailleurs plus qu’une tradition d’inviter à Charleville des marionnettistes tchèques, comme nous l’explique la directrice du festival, Anne-Françoise Cabanis.
Les compagnies tchèques sont-elles donc présentes à chaque édition du festival ?
« Elles ont été très présentes au début, dans les années 1972, 1975, 1978… Un peu moins après la révolution de velours, parce que nous avons bien sentis qu’il y avait une certaine déstabilisation des compagnies. Nous sommes donc très heureux d’accueillir à nouveau quatre compagnies tchèques pour montrer qu’il y a un renouveau, un nouveau souffle. »
Rappelez-nous alors quelles sont les compagnies tchèques que vous avez invitées ? Certaines ont joué au cours de ce week-end, d’autres se présenteront cette semaine.« Nous avons les frères Forman, qui font un tabac, bien sûr. Ensuite la compagnie de Víťa Marčík… »
Une compagnie qui n’est pas vraiment connue du grand public en République tchèque…
« Je peux vous dire qu’ici, ils font, eux aussi, un tabac. »
Avec quel spectacle ?
« Avec ‘Blanche Neige’. J’aurais préféré qu’ils jouent un spectacle plus nouveau, mais celui-là, ils savent le jouer en français et comme les acteurs manipulateurs sont aussi très présents en tant qu’acteurs, il était important qu’ils parlent en français. Cela a très bien marché. Ensuite, nous avons eu le Théâtre Alfa de Plzeň, avec le spectacle ‘James Blond’ qui a été un grand moment de plaisir et de découverte pour les Français. A partir de mercredi, nous allons accueillir Naivní divadlo de Liberec. »Le théâtre de marionnettes tchèque, a-t-il, à vos yeux, quelque chose de spécifique comparé aux autres compagnies ?
« Les Tchèques ont un savoir-faire indéniable. On voit bien cette tradition de marionnettes à fil ou à tige. Même si elle est renouvelée sur des thématiques contemporaines, comme par exemple ‘James Blond’ qui est une satire autour de ce personnage américain, il y a un regard et un humour tchèques et une qualité de manipulation hors paire, je dirais. On la retrouve aussi chez Víťa Marčík, le théâtre de Liberec ou les frères Forman. Chez les frères Forman, en plus, c’est un spectacle d’une grande originalité et singularité qui mêle à la fois le forain, la monstruosité, les marionnettes… C’est quelque chose d’assez exceptionnel. »Ce spectacle de Petr et Matěj Forman, « Obludárium » a d’ailleurs été présenté récemment à Paris.
« Oui, avec un grand succès. Il était complet tous les jours. Ici aussi, les gens s’arracheraient les places. »Comment repérez-vous les compagnies tchèques que vous invitez à Charleville ?
« Je viens assez régulièrement au festival ‘Mateřinka’ (en tchèque ‘Ecole maternelle’, ndlr) à Liberec, où je vois beaucoup de spectacles. Ensuite, il y a le festival de Prague, bien sûr. Sinon, les compagnies nous envoient elles-mêmes des documents et des informations et il nous arrive aussi de faire des voyages spécialement pour voir ce qui se passe. »
La programmation du Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières au www.festival-marionnette.com