Foot : Daniel Chigou, le buteur camerounais qui fait retrouver l’élite au légendaire Dukla Prague

Après dix-sept ans d’absence et même une disparition dans les années 1990, le Dukla Prague, un des plus grands clubs de l’histoire du football tchèque, retrouvera l’élite la saison prochaine. Cette montée en première division et ce retour sur le devant de la scène footballistique, l’ancien club de l’armée communiste, demi-finaliste de la Coupe des champions en 1967, les doit en partie à son attaquant camerounais Daniel Chigou. Avec 18 buts, celui-ci s’apprête en effet à être sacré meilleur buteur de la 2e division tchèque. Au micro de Radio Prague, Daniel Chigou a livré cette semaine ses impressions sur cette remontée du Dukla Prague avant le dernier match de la saison, ce week-end.

Daniel Chigou, photo: Martin Salajka, Dukla Praha

« Ca me fait plaisir d’abord parce que le Dukla est un club très bien organisé et que nous avions un très bon groupe cette saison. J’y suis arrivé il y a deux ans et demi de cela. Les deux saisons précédentes déjà, nous aurions pu monter. Mais cette année, cela a été notre véritable objectif dès le début de saison. Personnellement, mon objectif était de mettre le maximum de buts pour faire en sorte justement que l’équipe puisse enfin monter. J’y suis parvenu aussi grâce au travail de mes coéquipiers. Maintenant, j’espère qu’ils vont faire un bon recrutement pour se maintenir la saison prochaine, voire se qualifier pour une coupe d’Europe. »

Ne regrettez-vous pas de quitter le Dukla alors que le club monte enfin en première division ?

Daniel Chigou, photo: Dukla Praha

« Si, je regrette un peu, parce que c’est un club qui s’est bien occupé de moi. Mais nous nous sommes fait des promesses en début d’année, alors que Jablonec et le Slavia Prague, deux clubs de première division, étaient intéressés par mes services. Il y a eu un malentendu, alors j’ai dit aux dirigeants : ‘ok, je reste, je vous fais monter en première division et je pars à la fin de saison parce que mon fils a besoin de moi’. C’est pourquoi je voudrais jouer en France ou en Belgique la saison prochaine pour être près de lui. Le club a accepté. Maintenant, je suis un peu désolé de le quitter, mais c’est le football et ce sont les aléas de la vie. »

Comment êtes-vous arrivé au Dukla Prague ?

« Je suis arrivé par l’intermédiaire de mon ancien manager qui avait des contacts ici. Je suis donc venu faire des tests et le club m’a engagé. Mais je n’ai pas beaucoup joué la première année, car il y avait déjà de bons attaquants très expérimentés. J’ai alors joué des bouts de match, mais mes entrées m’ont quand même permis d’inscrire quatre buts en une demi-saison. Du coup, les dirigeants ont fait partir les vieux pour me donner ma chance. J’ai marqué quatorze buts la saison dernière et dix-huit cette saison… Et il y a encore un dernier match à Sokolov ce week-end… »

Daniel Chigou, photo: CTK

Que saviez-vous du Dukla avant votre arrivée ? Saviez-vous qu’il s’agissait d’un club aussi célèbre ? Quand on parle aujourd’hui football tchèque, on pense généralement Sparta et Slavia, Dukla un peu moins, mais ça n’en reste pas moins un club prestigieux…

« Je connaissais bien le Dukla, parce que Pavel Nedvěd y a joué lorsqu’il était jeune. Lorsque je jouais en Italie (Daniel Chigou a joué sept ans en Italie, puis est passé par la Roumanie et la Hongrie avant d’arriver en République tchèque, ndlr), il y a eu un jour une émission télévisée dans laquelle il était demandé à Nedvěd dans quels clubs il avait joué, et il avait parlé du Sparta mais aussi du Dukla, les clubs qui l’ont lancé avant qu’il ne devienne ce qu’il est devenu.

Photo: Dukla Praha

Je savais donc que c’était un bon club avec une histoire. Je me suis aperçu que les deux Ballons d’or tchèques (Josef Masopust et Pavel Nedvěd) y avaient joué, comme beaucoup d’autres joueurs de talent. Ça me fait donc plaisir aujourd’hui que, grâce aussi à mes buts et à mes performances, le club retrouve la place qui était la sienne avant. Son histoire n’a pas été effacée et sa place est en première division. »