L’écrivaine Noëlle Châtelet à Prague : « Il n’y a pas d’âge pour aimer »
« La Femme coquelicot », en tchèque « Žena vlčí mák », est un roman de Noëlle Châtelet, adapté au théâtre en 2007 et joué avec un vif succès dans plusieurs pays. La première tchèque de la pièce s’est déroulée lundi au Studio Saint-Germain, la scène expérimentale du Rock Café à Prague qui présente régulièrement, en tchèque, des pièces du répertoire français. « La Femme coquelicot », monologue intime d’une actrice, raconte l’histoire d’une passion entre Marthe, une dame de soixante-dix ans, et Félix, un monsieur de quatre-vingt-dix ans. L’amour tardif : un des sujets tabou dans nos sociétés obsédées par le jeunisme que la romancière, essayiste et ancienne professeur d’université Noëlle Châtelet aborde dans son œuvre. Nous l'avons rencontrée avant la première praguoise de la pièce.
Il existe même des « clubs de femmes coquelicot » !
« Absolument, en Allemagne en particulier, où le livre a eu énormément de succès, je crois qu’il s’est vendu à 600 000 exemplaires, des femmes de 60 - 70 ans ont créé des clubs coquelicot. Elles s’y retrouvent toutes habillées en rouge et revendiquent l’amour tardif. C’est magnifique ! »
La pièce a également été jouée dans des maisons de retraite.
« Justement, pour poursuivre ce travail militant, j’ai souhaité montrer ce spectacle dans les maisons de retraite et aussi dans les hôpitaux, dans les services de gériatrie, où ce tabou existe également. C’est-à-dire qu’on laisse rarement les personnes s’aimer librement. Il faut arriver à changer le regard des gens sur ces amours-là, leur faire comprendre qu’elles sont aussi belles que les amours de jeunesse. Même peut-être plus belles. »« La Femme coquelicot », une mise en scène de Jaromír Janeček, avec Hana Maciuchová dans le rôle de Marthe, c’est au Rock Café, sur l’avenue Národní, dans le centre de Prague. Les prochaines représentations auront lieu le 17 octobre et le 7 novembre.