Compagnie Mossoux-Bonté : sur le fil, entre le théâtre et la danse
Le festival Nultý bod (Point zéro en français) a commencé samedi dernier et se poursuit jusqu’à dimanche. Festival de théâtre alternatif qui mêle théâtre visuel, marionnettes, animation d’objets, mime, il présente plusieurs troupes étrangères, dont la compagnie Mossoux-Bonté, de Belgique. La compagnie a été fondée il y a 25 ans par Nicole Mossoux et Patrick Bonté et celui-ci a d’abord rappelé l’histoire de la compagnie.
NM : « Là, il s’agit plutôt d’une incursion dans le monde de la marionnette, en tout cas de la figure animée. Travaillant depuis longtemps avec des acteurs et des danseurs indifféremment, on s’est surpris à leur dire souvent sur le plateau : vous êtes comme morts, vous êtes déchargés de votre affectivité, de votre histoire propre. Même si c’est une charge qui nourrit l’improvisation, on essaye que le rendu en spectacle ne soit pas dans l’émotionnel, dans l’expressivité, mais plutôt dans le langage, dans la figure, dans l’image, dans le rapport au son. Il va plutôt y avoir des tableaux, de l’ordre du vivant, sans que ce soit sûr. Il y a une sorte de mystère qui s’installe entre l’interprète sur le plateau et le spectateur. C’est dans le flux de cela qu’on s’est demandé : qu’est-ce qu’une marionnette, une figure, un mannequin, puisqu’il n’a pas de vie. Qu’est-ce qu’un objet. Twin Houses utilise de grands mannequins articulés qui ont une figure humaine. Kefar Nahum, c’est le capharnaüm des objets, une masse d’objets trouvés auxquels on essaye de donner vie. Dans ce travail-là, on s’est rendu compte que contrairement à l’acteur ou au danseur qu’il faut effacer pour qu’il puisse transmettre la thématique, là dans la marionnette il faut charger très fort. C’est donc un investissement contraire. »
Vous faites d’autres types de festival tels que celui-ci à Prague ?
NM : « Ce qui est très particulier ici, et qui est super, c’est que c’est l’initiative d’une compagnie qui a sa propre démarche et qui a envie de trouver des ‘cousinages’ à l’extérieur, pour accueillir des troupes ici. Il y a donc une vraie personnalité, une recherche artistique à la base du choix qu’ils font. C’est vraiment intéressant. »