Pas de femmes dans le nouveau gouvernement tchèque

Photo: CTK

Les femmes seront totalement absentes au sein du nouveau cabinet de coalition qui est en train de se former sous la baguette de Petr Nečas, leader du Parti civique démocrate (ODS). Une surprise pas seulement pour les défenseurs des chances égales pour hommes et femmes.

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Lors des élections législatives de mai dernier, l’électeur tchèque a dit assez clairement qu’il souhaitait voir la scène politique plus féminisée. La Chambre des députés compte donc désormais 44 femmes sur la totalité des 200 députés, une proportion de 22% jamais vue auparavant, et est présidée par une femme. Pas de femme, pourtant, parmi les ministres du nouveau cabinet qui sera formé par les trois partis, ODS, TOP 09 et Affaires publiques.

Le sociologue Petr Soukup situe cette décision dans un plus large contexte:

Petr Soukup
«Je pense que ceci aura des répercussions sur toute la société, car le gouvernement constitue un certain modèle à suivre. On peut donc s’attendre à ce qu’on se dise dans les sociétés privées : il y a une nouvelle tendance en Tchéquie qui veut que les hautes fonctions soient occupées uniquement par des hommes et que la femme soit hors jeu. Ce n’est pas vraiment une bonne situation ».

Le phénomène de la faible représentation des femmes tchèques dans la haute politique, celles-ci étant pourtant assez présentes dans la politique régionale, n’est pas nouveau. Probablement sans pareil dans d’autres pays européens, il se manifeste depuis le début des années 1990. Résulte-t-il d’un manque de volonté des femmes elles-mêmes de s’engager politiquement ou bien du fait que cet univers fortement masculin a tendance à se défendre contre les intruses ?

Une réponse d’Alexandra Jachanová Doleželová des Gender Studies :

Dans les précédents cabinets qui se sont succédés depuis la chute du régime communiste, les femmes détenaient en moyenne trois portefeuilles, à l’exception du « cabinet de suicidaires » de Miloš Zeman (1998 – 2002) qui était composé uniquement d’hommes. L’air du temps semble éviter aussi, douze ans après, le « cabinet de la discipline budgétaire » de Petr Nečas.