Vladimír Šmicer : « C’est difficile mais on s’habitue à jouer sans Rosický »
L’équipe de République tchèque de football est rentrée, mercredi, d’une tournée de près d’une semaine aux Etats-Unis. Une tournée au cours de laquelle les Tchèques ont disputé deux matchs amicaux : contre la Turquie d’abord pour une défaite (1-2), puis contre les Etats-Unis pour une victoire cette fois (4-2). Une victoire qui était la première pour le nouveau sélectionneur Michal Bílek depuis son entrée en fonction à l’automne dernier et qui faisait suite à une série de quatre défaites consécutives. Autant dire qu’il était devenu grand temps de gagner pour une équipe tchèque actuellement en pleine reconstruction avant le début des éliminatoires pour l’Euro 2012, comme l’a reconnu le manager de la sélection, Vladimír Šmicer :
En revanche, le match contre la Turquie a été très inquiétant dans son contenu…
« Oui. La Turquie était certes au complet avec ses meilleurs joueurs, mais nous, je ne sais pas si c’était à cause du voyage, nous n’étions pas au top physiquement. Les Turcs sont de très bons manieurs de ballon et nous, nous étions toujours en retard par rapport à eux. Nous avons été vraiment mauvais. Mais cela nous a donné des idées pour le deuxième match. C’était donc une bonne expérience, même si nous avons pris une leçon de football contre la Turquie. »
De l’extérieur, on a eu le sentiment d’un manque d’agressivité et de combativité des Tchèques. Alors, d’accord, la Turquie était meilleure, mais vos joueurs, dont beaucoup étaient là pour gagner leur place, n’ont pas compensé avec justement plus d’engagement et d’agressivité, qui sont des éléments de base à tout niveau. Au niveau d’une équipe nationale, c’est quand même grave, non ?
« C’est vrai, nous aussi avons eu le sentiment que les joueurs étaient en vacances et qu’ils étaient venus pour prendre du bon temps aux Etats-Unis. Comme s’ils étaient venus pour jouer deux matchs mais pas pour les gagner. C’est effectivement très grave. On s’est dons réunis avec eux après la Turquie pour bien leur faire comprendre que ce n’était pas possible de jouer à ce niveau de la sorte, sans plus d’agressivité. On leur a dit qu’il fallait donner beaucoup plus. Je pense que le deuxième match a été nettement mieux. Mais on peut regretter de ne pas avoir mis le même engagement physique dès le premier match. Nous aurions peut-être quand même perdu contre la Turquie mais au moins en montrant que nous aussi savons jouer au foot. »L’absence de Tomáš Rosický est souvent évoquée pour expliquer le déficit de créativité de l’équipe nationale. Seulement, voilà un joueur qui est très souvent blessé, qui depuis au moins deux ans est plus souvent entre les mains des médecins que sur les terrains. Alors, comment travaillez-vous pour le remplacer ? Car c’est forcément un plus quand Rosický est là, mais vous devez aussi vous préparer en sachant qu’il y a une forte probabilité qu’il soit absent.
« C’est un vrai problème pour nous. Depuis deux ans, on est plus habitués à jouer sans lui. Pourtant, quand il est là, on voit bien que tout se passe mieux sur le terrain. Nous sommes beaucoup plus créatifs et plus dangereux. Mais c’est difficile, nous n’avons pas les joueurs pour le remplacer. C’est pourquoi nous avons besoin d’une équipe bien en place et qui respecte l’organisation qu’on lui demande. En un mot, il faut jouer différemment. »Quel était le sens de cette courte tournée aux Etats-Unis ? Pourquoi être partis si loin sur si peu de temps pour disputer deux matchs, alors que la Coupe du monde approche et que, un peu partout en Europe, des équipes la préparent ? N’y a-t-il pas eu de demandes pour affronter la République tchèque, qui reste malgré tout un adversaire de valeur et qui a en outre « l’avantage » de ne pas être qualifiée pour la Coupe du monde ?
« Le problème est que nous voulions jouer le plus tôt possible après la fin de la saison au niveau des clubs pour que les joueurs puissent ensuite être en vacances. Mais les équipes avec lesquelles nous avons été en contact souhaitaient jouer contre nous un peu plus tard, certaines même en juin. Nous n’avons donc pas trouvé d’adversaire. Et quand on nous a proposé cette tournée aux Etats-Unis, nous avons accepté de prendre le risque malgré le voyage et la fatigue des joueurs en fin de saison. Au bout du compte, nous sommes satisfaits de notre décision. Tout s’est bien passé : les hôtels, les terrains d’entraînement, les stades, l’ambiance pendant les deux matchs, les spectateurs en nombre que ce soit contre la Turquie ou les Etats-Unis. Et surtout nous avons disputé deux matchs de bon niveau. »