Foot – Euro 2012 : avant l’Espagne, les Tchèques pensent déjà au Liechtenstein

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Absente de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud, l’équipe de République tchèque de football n’a plus disputé depuis l’Euro 2008 de match aussi excitant que celui qui l’attend vendredi soir à Grenade, en Andalousie. Pour son quatrième match éliminatoire pour l’Euro 2012, la Reprezentace se déplace en effet en Espagne. Au complet pour cette rencontre de gala, les Tchèques s’apprêtent à donner la réplique aux champions du monde et d’Europe en titre partagés entre l’envie de se frotter à ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le monde et la crainte, non avouée publiquement, de ne pas être à la hauteur de leur adversaire et de l’événement.

Tomáš Rosický,  photo: CTK
Comme le soulignait Tomáš Rosický, mercredi après-midi, avant de monter dans l’avion à l’aéroport de Prague, cela faisait bien longtemps que la République tchèque n’avait plus abordé un match dans le rôle d’outsider, voire même de petit poucet. Depuis l’élimination au premier tour de la Coupe du monde 2006 et le départ de la génération dorée des Nedvěd, Poborský et autres Šmicer, la République tchèque est pourtant redevenue une équipe moyenne et laborieuse. Contre la brillante Espagne, les partenaires de Petr Čech et Tomáš Rosický n’auront donc rien à perdre, comme l’a martelé à ses troupes tout au long de la semaine le sélectionneur Michal Bílek :

Michal Bílek,  photo: Filip Jandourek
« C’est la meilleure équipe au monde actuellement. Ce sont les champions du monde et champions d’Europe. Nous savons pertinemment ce qui nous attend. Ce ne sera pas facile, mais les Espagnols ne gagnent pas tous leurs matchs pour autant. Ils ont perdu contre la Suisse en Coupe du monde et contre le Portugal 4 à 0 en fin d’année dernière. Ce n’est donc pas une équipe invincible. Ils perdent aussi de temps à autre et obtenir un bon résultat contre eux n’est pas impossible. Pour y parvenir, notre priorité sera d’abord de neutraliser le plus possible les joueurs-clefs de leur milieu de terrain, Xavi et Iniesta. Lorsque c’est le cas, leur qualité de jeu n’est plus tout à fait la même que lorsqu’ils disposent de beaucoup d’espace. »

Foto: CTK
Avec un total de six points en trois matchs, les Tchèques figurent actuellement à la deuxième place de leur groupe, avec trois points de retard sur l’Espagne et deux d’avance sur l’Ecosse et la Lituanie, leurs deux principaux adversaires pour la place de barragiste. Après l’Espagne, la République tchèque recevra également le Liechtenstein mardi prochain, un match paradoxalement plus important pour elle que celui de vendredi. C’est du moins ce que s’est évertué à expliquer le sélectionneur :

« Je sais que le match contre l’Espagne est beaucoup plus intéressant pour les médias, mais ce sont deux matchs de qualification de la même importance que nous allons disputer. Bien sûr, jouer contre les champions du monde chez eux est un événement formidable à tout point de vue, mais cela n’enlève rien au fait que le match contre le Liechtenstein est pour nous au moins tout aussi important, car c’est celui que nous nous devons de gagner. »

Petr Čech,  photo: CTK
L’avis de Michal Bílek est également partagé par Petr Čech. A entendre l’ancien gardien du Stade rennais, on pourrait même presque penser que le statut de favori de l’Espagne contre la République tchèque sera identique à celui qu’aura cette dernière contre le Liechtenstein quelques jours plus tard :

« Je pense effectivement que le match le plus important pour nous au printemps sera le match contre le Liechtenstein. Ce seront trois points-clefs qu’il nous faudra prendre absolument. Je suis bien conscient que rencontrer l’Espagne représente quelque chose d’exceptionnel pour les supporters comme pour les joueurs, mais ce n’est qu’un match bonus pour nous. L’Espagne est pratiquement assurée de terminer première de notre groupe, aucune autre équipe ne peut l’empêcher de se qualifier. Alors, tout point pris contre eux sera du bonus dans l’optique de la deuxième place. Mais l’essentiel, ça reste de prendre trois points contre le Liechtenstein. »

Milan Baroš,  photo: CTK
Pour tenter, malgré tout, de ramener un résultat positif de leur déplacement en Espagne, les Tchèques peuvent compter sur leurs meilleurs joueurs actuels, Tomáš Rosický dans l’entrejeu et Milan Baroš à la pointe de l’attaque ne souffrant, une fois n’est pas coutume, d’aucun problème physique. Même s'il s'agit assurément d'un gage d'une certaine sécurité pour le sélectionneur, pas sûr cependant que cela soit suffisant pour contrecarrer des champions du monde…