Deux jeunes espoirs de la musique tchèque

Veronika Hrdová, photo: www.rozhlas.cz

Deux jeunes musiciennes de talent se sont présentées au public, le 21 avril dernier, sous les voûtes gothiques de l’ancienne église Saint-Laurent à Prague. La guitariste Veronika Hrdová et la violoniste Julie Svěcená sont lauréates, chacune dans sa catégorie, du concours Concertino Praga que la Radio publique tchèque organise tous les ans pour découvrir de nouveaux talents.

Veronika Hrdová,  photo: www.rozhlas.cz
C’était une confrontation de deux tempéraments et de deux talents différents. Tandis que la violoniste s’est fait applaudir pour sa vitalité et la beauté du ton, la guitariste a été admirée pour la grâce légère et la finesse de son style. La guitariste Veronika Hrdová, née en 1991, voulait d’abord jouer du violoncelle, mais son père lui a fait changer d’avis. Aujourd’hui elle étudie au conservatoire d’Ostrava dans la classe de la professeure Bohumila Kunzová et peut se vanter de plusieurs succès dans les concours de guitare. Le jury de Concertino Praga lui a attribué non seulement la première place dans sa catégorie mais lui a aussi décerné le prix spécial d’interprétation de l’œuvre de Petr Eben « Mare nigrum ». Elle joue des oeuvres de plusieurs époques :

« Je ne manque pas de répertoire. Pendant mes études je joue des compositions qui me sont proposées par Mme Kuncová, ma professeure. Elle me connaît parfaitement, elle sait déjà ce que j’aime jouer et ce qui me va bien. (…) C’est Johann Kaspar Mertz qui est mon compositeur préféré de l’époque romantique mais ces derniers temps mes préférences vont à la musique moderne. J’aime les compositions dans le genre de Roland Dyens ou de Petr Eben. Ce dernier est aussi l’auteur de la composition obligatoire du concours Concertino Praga. Au début je ne voulais pas le jouer mais avec le temps, après l’avoir apprise et répété beaucoup de fois, j’ai commencé à apprécier cette expérience et j’ai fini par aimer beaucoup cette musique. Aujourd’hui je la joue avec plaisir et quand je la joue en concert je n’ai même pas beaucoup le trac. »

Julie Svěcená,  photo: www.rozhlas.cz
Julie Svěcená, l’autre vedette de la soirée, joue avec un violon fabriqué au XIXe siècle par le luthier allemand Anton Winter, qui était collaborateur du luthier italien Giuseppe Fiorini. L’influence italienne se fait sentir dans le timbre chaleureux et très sensuel de cet instrument. A l’âge de seize ans, la jeune violoniste a déjà à son compte toute une série de succès en Tchéquie et à l’étranger. Elle a brillé dans des concours internationaux, collabore avec de grands orchestres symphoniques, a joué entre autres à Amman et dans l’amphithéâtre de la cité rocheuse de Petra en Jordanie ou à Bayreuth en Bavière:

« C’est de mon concert de Bayreuth que je garde mon souvenir le plus fort. J’ai eu l’occasion de jouer dans l’Opernhaus, qui est le plus important et le plus célèbre théâtre lyrique d’Allemagne. C’est un théâtre somptueux avec une acoustique fantastique. En plus, nous y avons été en hiver, il neigeait et c’était très beau. Le public était merveilleux et enthousiaste. C’est donc mon plus beau souvenir. »

Julie Svěcená aime la musique romantique mais aussi celle du XXe siècle. Parmi ses compositeurs préférés il y a Mozart, Wagner et aussi Antonín Dvořák, compositeur qui figure dans ses projets artistiques. Elle aimerait beaucoup jouer un jour son Concerto pour violon et orchestre mais avant elle veut s’attaquer encore au Concerto pour violon d’Aram Khatchatourian.