Une épopée nipponne pour l’épopée slave d’Alfons Mucha?

L’épopée slave

Une institution culturelle japonaise souhaite exposer à Tokyo l’épopée slave, l’oeuvre colossale de l’artiste Alfons Mucha composée de vingt tableaux immenses. Un prêt aux Japonais pourrait permettre de financer la restauration de l’oeuvre, mais la famille du peintre n’est pas très favorable à l’entreprise d’un tel voyage.

L’épopée slave
NHK Promotions, l’un des principaux promoteurs culturels nippons, se propose d’exposer l’épopée slave dans un prestigieux musée de Tokyo pendant une durée de trois mois en 2012. L’oeuvre appartient aujourd’hui à la ville de Prague, et c’est le directeur de la galerie municipale, Milan Bufka, qui en a la responsabilité :

« La galerie est engagée par contrat avec un restaurateur pour l’ensemble des tableaux de l’épopée. L’une de nos conditions à un prêt éventuel serait que tout se déroule sous le contrôle de ce restaurateur. En termes d’assurance, cela pourrait coûter des dizaines de millions euros. »

Depuis des dizaines d’années, la majorité des tableaux de la célèbre épopée reste exposée dans le château de la petite ville de Moravsky Krumlov, à l’est de la République tchèque.

L’épopée slave
« Ce ne sont pas des tableaux classiques. L’importante surface des toiles est en ‘mouvement’ permanent. Pendant l’exposition ou le démontage, il est important de toujours prévoir du temps pour ce qu’on appelle l’acclimatisation du tableau après le transport et avant l’exposition. », explique Milan Bufka.

Ce sera au conseil municipal de décider du prêt de l’oeuvre. Ondřej Pecha est en charge de la culture à la mairie de Prague :

« Pour l’instant nous réunissons les documents nécessaires pour pouvoir en discuter, comme les contrats d’assurance, et ensuite le conseil municipal débattera de la question pour décider si oui ou non, dans quelle mesure, et autres détails. »

Le petit-fils d’Alfons Mucha, John Mucha, a indiqué aux médias tchèques qu’il craignait les risques liés à un transport sur plusieurs milliers de kilomètres et qu’un potentiel succès au pays du Soleil Levant risquait de transformer l’épopée en « cirque ambulant autour du monde ». Ce même John Mucha est depuis des années en discussion avec la mairie de la capitale tchèque pour la construction d’un futur bâtiment digne d’abriter l’oeuvre de son grand-père.