Scandale autour d’une unité spéciale du géant énergétique ČEZ aux méthodes musclées
L’information a été sortie par le serveur du quotidien Mladá fronta Dnes : des employés du géant énergétique tchèque ČEZ, la société nationale de production et de distribution d’électricité, ont suivi des stages d’entraînement de tir et d’arts martiaux. Des stages intensifs pour recouvrer les dettes des clients réfractaires, qu’ils soient mauvais payeurs ou fraudeurs qui « volent de l’électricité ». Une information qui fleure le début de scandale.
« Ce n’est pas le travail des électriciens d’apprendre à descendre en rappel, à tirer au pistolet, à lancer des grenades ou à faire du parachute. C’est terrible et je ne veux pas que de telles personnes approchent de mes enfants ou de mes parents. »
De son côté, la société ČEZ se défend, et réfute les affirmations de l’avocat selon lesquelles ses employés se rendent armés chez des mauvais payeurs. On écoute Martin Pavlíček, porte-parole de la société ČEZ qui justifie ces stages d’entraînement :« Nous sommes convaincus, et d’ailleurs nous en avons les preuves, que nos employés font souvent face à des aggressions. Les gens les attaquent avec des armes ou lancent les chiens sur eux. C’est peut-être grâce à ces entraînements spéciaux qu’il n’y a jamais eu de tragédie. La personne qui se retrouve dans ce type de situation de stress doit être prête à utiliser l’arme de son aggresseur pour se défendre. C’est à cela que servent ces entraînements. »
L’affaire fait d’autant plus de bruit que l’une des vidéos montre comment un homme est retrouvé mort, vraisemblablement suicidé, alors qu’une équipe de ČEZ vient pour le contrôler pour fraude. L’Unité de lutte contre le crime organisé a inculpé 32 employés du géant énergétique pour violation de propriété et pour avoir obligé certains clients « voleurs d’électricité » à payer de fortes sommes d’argent.
A gauche comme à droite, les hommes politiques crient au scandale. La société ČEZ, qui est en partie financée par l’Etat, sera sans doute obligée de dissoudre cette unité spéciale controversée, dont les pratiques pourraient relancer le débat sur la formation parfois aux limites du paramilitaire de certaines agences de sécurité.