L’Eglise tchécoslovaque hussite à la recherche d’une nouvelle identité
Ce vendredi 8 janvier, 90 ans se sont écoulés depuis la fondation de l’Eglise tchécoslovaque hussite. A l’heure actuelle, avec ses quelques 99 000 membres, elle se présente comme la troisième Eglise en République tchèque, après l’Eglise catholique et l’Eglise protestante.
La naissance du premier Etat tchécoslovaque, en 1918, s’est traduite, aussi, par une soif de changements au sein de l’Eglise catholique qui, pour beaucoup, semblait symboliser l’empire austro-hongrois. Les efforts d’une aile réformatrice au sein du clergé ayant pour objectif de constituer une Eglise nationale, indépendante du Vatican, se sont matérialisés par la fondation de l’Eglise tchécoslovaque qui s’appellera plus tard l’Eglise tchécoslovaque hussite. La nouvelle Eglise qui comptait à ses débuts plus d’un demi million de fidèles, avait pour objectif principal de renouer avec l’héritage de la Réforme tchèque et de rapprocher le message chrétien de l’homme moderne. L’emploi de la langue maternelle dans la liturgie, la participation de laïcs à l’administration de l’Eglise et l’annulation de l’obligation de célibat. Telles étaient les pratiques qu’elle a mises sur pied à cette fin.
Tandis qu’après la Deuxième Guerre mondiale, le nombre des membres de l’Eglise hussite se situait autour d’un million, aujourd’hui il est plus de dix fois inférieur. Son patriarche Tomáš Butta s’interroge sur ses orientations futures :
« 1989 a représenté pour nous aussi une année révolutionnaire. Nous pouvons désormais développer des activités qui nous ont été auparavant interdites. Beaucoup de pasteurs ont par exemple commencé à enseigner la religion dans les écoles, ou organisent des services sociaux. Dans cette situation nouvelle, notre Eglise est impliquée dans la vie publique. L’enjeu aujourd’hui est de savoir si elle doit se consacrer intensément à la vie spirituelle ou bien si elle est au contraire appelée à être ouverte à la société, en organisant des manifestations culturelles, éducatives, et à s’engager dans le social ».Depuis la fin des années 1940, ce sont également les femmes qui peuvent exercer comme pasteurs au sein de l’Eglise tchécoslovaque hussite. Plus : la femme pasteur Jana Šilerová a pu devenir en 1999 la première femme évêque tchèque.