Le cirque agricole de l’Atelier Lefeuvre et André
Coup de projecteur maintenant sur l’Atelier Lefeuvre et André. Rencontre Didier André, qui avec son comparse Jean-Paul Lefeuvre, proposait au public pragois son spectacle intitulé La Serre...
« On se trouve dans la serre, c’est l’endroit où on joue. Et quand il y a du soleil, c’est en effet une vraie serre ! »
Il fait très chaud en effet. Comment est né ce spectacle qui s’appelle La Serre ?
« On avait envie de travailler ensemble avec Jean-Paul. Cela fait plus de 20 ans qu’on se connaît. On fait du cirque tous les deux. On avait déjà travaillé dans un spectacle qui s’appelle Cirque-O. Lui, ça faisait des années qu’il voulait faire un cirque ‘agricole’. Ca a été l’occasion. On a eu une commande d’un spectacle d’un petit format de 30 min. On a fabriqué une serre tunnel en long. C’est du bi-frontal : les spectateurs se voient et nous on est sur une scène au milieu. C’est petit, c’est très intime, surtout le soir. On met quand même 120 personnes. L’ambiance est très sympathique. »
Vous dites ‘cirque agricole’, pourquoi agricole ?
« Parce que Jean-Paul était agriculteur avant de faire du cirque. Il voulait renouer avec ça. Moi j’étais dessinateur industriel avant. J’ai un peu dessiné le décor. On a tout fabriqué ensemble. On avait envie de faire du cirque sur cette base-là. On travaille avec des objets agricoles mais aussi avec des balles de jonglage qui n’ont rien à voir avec le jardin. »
Vous dites avoir été dessinateur industriel. Comment êtes-vous venu au cirque ?
« Par passion. On a eu envie de faire du cirque. On a commencé par une petite école. Et on a fini par faire du cirque. »
30 minutes c’est court. Ca doit être intense au niveau des numéros et de ce qu’il faut donner en 30 min aux spectateurs...
« C’est rapide. Mais les spectateurs sont très vite dans l’ambiance. Ici, à Prague, il y a une super ambiance. Les gens comprennent aussitôt les subtilités, les blagues. Il y a beaucoup de second degré, de poésie. »
Comment se porte le cirque en France à l’heure actuelle avec la crise ?
« Il y a beaucoup de troupes qui ont été obligées d’arrêter parce qu’il y a moins en moins d’argent pour acheter les spectacles. »
Où vous situez-vous par rapport à la définition du « nouveau cirque » ?
« Les étiquettes, on s’en fiche. Mais on se rend compte que quand un théâtre achète notre spectacle, il faut bien qu’il en mette une. Ils nous classent souvent dans ‘cirque’, dans ‘nouveau cirque’. Ici c’est une festival de ‘nouveau cirque’. Ca fait 20 ans qu’on fait du cirque : on a voulu faire du nouveau cirque il y a 20 ans, donc 20 après il doit être un peu ancien. Quand on a fabriqué la Serre, c’était une commande de ‘nouveau cirque’. Tout le monde trouvait ça très nouveau, alors qu’on trouvait ça ancien, ringard. Ça fait huit ans qu’on le fait, alors qu’il y en a d’autres qui ont arrêté. Est-ce toujours du nouveau cirque, on ne sait pas. Ce qu’on sait, c’est que le public et content, il rigole. Et ça nous plaît. »