Les Tchèques dans le nouveau Parlement européen
Le premier ministre Jan Fischer a été l’invité, mercredi, de la première session du Parlement européen nouvellement constitué tenue à Strasbourg, pour y dresser un bilan des six mois de la présidence tchèque et pour assister à l’inauguration de 736 nouveaux eurodéputés dont 22 représentent la République tchèque.
« Je ne pense pas que la crise gouvernementale en République tchèque ait porté préjudice à l’Union européenne, même si je suis d’accord que la chute du gouvernement Topolánek n’a pas été heureuse. »
Selon Jan Fischer, la présidence tchèque a réussi à accomplir ses priorités et à résoudre les problèmes imprévisibles. En effet, pratiquement tous les groupes parlementaires, à l’exception des Verts qui ont trouvé la présidence tchèque faible, fragilisée encore plus par les positions eurosceptiques du président Vaclav Klaus, ont apprécié la façon dont la Tchéquie a affronté la crise gazière au début de l’année ainsi que son refus du protectionnisme en tant qu’instrument pour atténuer l’impact de la récession économique. Pour la majorité des eurodéputés, les Tchèques ont été de bons fonctionnaires et de bons diplomates qui ont permis de faire passer des dizaines de normes et réglementations.
Dans le nouveau parlement présidé symboliquement, 20 ans après la chute du communisme, par la première personnalité d’un pays de l’ex-bloc communiste, le Polonais Jerzy Buzek, c’est une première aussi pour la République tchèque : le député social-démocrate Libor Rouček est devenu l’un de ses vice-présidents.
Une autre première, dans ce parlement marqué par un affermissement de la droite : la formation d’un nouveau groupe conservateur et réformateur initié notamment par le vainqueur des européennes en République tchèque, le Parti civique démocrate, ODS. Jan Zahradil est l’un de ses membres :
« Notre groupe est un groupe de centre droite et, avant tout, un groupe antifédéraliste. »
26 députés conservateurs britanniques, 15 députés polonais du parti Droit et Justice, 9 députés de l’ODS plus des députés de Belgique, de Hongrie, de Finlande, des Pays Bas et de Lettonie forment le nouveau groupe de 55 membres dont l’ambition est de « libéraliser et réformer les institutions européennes. »Vu la composante de la fraction, le chef de file du ČSSD Jiří Paroubek a inculpé l’ODS de collaboration avec des partis d’extrême-droite sur le sol du Parlement européen. Dans son appel, il a invité ce parti à prendre ses distances avec notamment, nous citons : « le parti letton Pour la patrie et la liberté qui apporte son soutien aux marches annuelles des vétérans de la division SS lettonne, ainsi que du parti polonais Droit et Justice dont les députés considèrent l’homosexualité comme une maladie. »
Selon Jiří Paroubek, l’ODS était même favorable à ce que d’autres partis d’extrême-droite comme la Ligue du nord italienne ou le Parti populaire danois siègent dans ce groupe, mais les conservateurs britanniques s’y sont opposés.