Isabelle Huppert et Patrice Chéreau à l’honneur du 44e festival de Karlovy Vary
Le festival international du film de Karlovy Vary est le rendez-vous cinéma de l’été en République tchèque. Cet équivalent tchèque de Cannes ne manque ni de stars ni de paillettes, même s’il se démarque en s’érigeant comme un festival visant à promouvoir la production d’Europe centrale et de l’Est. Retour sur la 44e édition du festival de Karlovy Vary.
« Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez si nombreux et à votre chaleur, à votre ferveur, je suis très émue. »
Isabelle Huppert était au festival de Karlovy Vary pour présenter le dernier film de Benoît Jacquot, Villa Amalia, adapté du roman éponyme de Pascal Quignard. Un film où elle interprète une femme qui tire un trait définitif sur sa vie et son passé après une trahison et recommence à zéro :
« Tous les rôles vous donnent, peuvent vous donner des idées, des bonnes comme des mauvaises. Celui-là peut donner l’idée de couper avec une vie intérieure, mais j’ai joué des personnages qui peuvent me donner des idées beaucoup plus meurtrières et beaucoup plus violentes, donc voilà, il vaut mieux que ça reste à l’état de projet… Dans le cas de Villa Amalia, je crois que cela renvoie chacun à cette possibilité qu’on a tous en soi de… oui, de changer de vie. Moi, je change de vie très souvent grâce à mes rôles, donc je ne suis pas peut-être la mieux désignée pour répondre à ce genre de projet, mais oui, ça fait, ça peut faire réfléchir. »Autre invité du festival, le réalisateur et metteur en scène de théâtre français Patrice Chéreau dont une rétrospective retraçait une partie du travail :
« Je pense que quand on fait une rétrospective, d’abord on est très content qu’il y ait une rétrospective, on est content de savoir qu’il va y avoir six, sept ou huit films qui vont être montrés. Le choix n’est pas énorme dans mon cas, parce que j’en fait onze et le onzième n’est pas encore sorti, donc dans 10 ans peut-être, si je suis encore en vie, il y aura plus de films à choisir. Après, il y a un autre problème qui est qu’il y a des films qui sont sortis en République tchèque et donc, ils n’ont pas la priorité par rapport à d’autres films qui, eux, n’ont jamais été présentés. Un deuxième critère qui est le principal, c’est trouver des copies des films, et quelques fois il y a des films dont on ne trouve pas la copie, donc on ne les présente pas. Il y a un film aussi que j’ai fait en vidéo uniquement, parce que j’ai tourné en 35 mm, qui a été fait exclusivement en vidéo et que j’aime beaucoup, mais qui n’est pas dans la rétrospective, peut-être parce qu’on ne l’a pas demandé. Voilà, je laisse faire les gens, il y a juste un film que je ne souhaite pas faire montrer, mais c’est tout. »