Quand la bataille de l’œuf n’est plus une blague
Les jeunes Tchèques ne semblent pas trop aimer la personne et le style politique du chef de file du Parti social-démocrate (CSSD), Jiří Paroubek, et le font savoir. Leur offensive a culminé, mercredi, à Prague, lorsque le meeting électoral de ce premier parti de l’opposition s’est transformé en une véritable « bataille de l’œuf ».
L’initiative du jet d’œufs avait commencé assez timidement, il y a une quinzaine de jours, avant de se propager largement sur le site internet Facebook. Aujourd’hui, ce qui avait commencé comme une blague et comme un happening a pris tant pour ses promoteurs que pour les acteurs politiques des dimensions inquiétantes.
Le président de la République Václav Klaus a réagi par le bias d’un communiqué, dans lequel il se dit « horrifié par les actes de violence, de haine et d’intolérance qui s’attaquent aux principes de la démocratie ». Le ministre de l’Intérieur, Martin Pecina, est pour sa part catégorique :
«Je considère qu’il s’agit là d’une nouvelle manifestation des tendances extrémistes dans la société. La police doit tout faire pour protéger un parti politique qui est pleinement légitime. Cela ressemble à la situation dans les pays où les régimes extrémistes ont cherché à s’imposer ».Pour Jiří Paroubek, il s’agit d’attaques « à caractère fascisant ». Il demande une plus grande protection de la part de la police, jusque-là assez passive. Et d’en faire porter la responsabilité à son rival principal, le Parti civique démocrate (ODS), qui cherche de son côté à prétendre que toute cette histoire est manipulée par les soi-disant victimes.
A ce jour, la campagne électorale des deux principaux partis, le CSSD et l’ODS, se déroule dans l’esprit d’un dénigrement agressif de l’autre. Puisque l’histoire des œufs lancés semble s’inscrire dans cette ambiance, ce serait donc, comme l’estime le journal Právo, à ces deux partis de calmer les passions et les émotions exacerbées.