Les vidéo-collages de Jakub Nepraš

Si à Berlin les amateurs d’art et même le grand public se rendent dans les galeries d’art contemporain comme s’ils allaient au supermarché, ce phénomène n’est pas du tout évident à Prague. Nous vous en avons déjà parlé, il y a toutefois une galerie pragoise, la galerie Vernon, qui cherche à faire connaître la jeune création contemporaine tchèque, en République tchèque, mais aussi et surtout à l’étranger. Monika Burian est la galeriste responsable du projet Vernon, et a permis au jeune tchèque Jakub Nepraš, d’exposer ses oeuvres à la galerie Alain Le Gaillard, à Paris. Monika Burian évoque le travail de Jakub Nepraš.

« Jakub est un artiste qui travaille avec les nouveaux médias, son monde est un peu particulier. Il faut s’imaginer qu’il filme pendant plusieurs jours tout ce qui est autour de nous : la nature, la rue, l’eau, la mer, les gens qui dansent etc, ensuite il coupe et monte les images. On appelle ces oeuvres des ‘vidéo-collages’. Il fait aussi des projections sur différents matériaux comme la pierre. Ou alors, il sculpte la pierre et dans les parties sculptées, il projette ses vidéo-collages. Il fait aussi des sculptures en plexis-glas. Il a créé un monde à lui, bien propre. »

Quelle est sa source de réflexion ? C’est un jeune artiste, né en 1981. On a l’impression que c’est le monde moderne et ses particularités, ce qu’il provoque, qui sont à la source de sa réflexion et aussi de celle des jeunes artistes tchèques contemporains...

« Je pense que oui. Il faut dire qu’il existe un atelier, celui de Veronika Bromova ou aussi un à l’Ecole des Arts appliqués qui a généré un groupe d’artistes qui travaille avec les nouveaux médias. Je crois que c’est un médium très intéressant pour les jeunes artistes, mais il s’inscrit dans une tradition tchèque aussi avec le cinéma d’animation, la photographie. Je crois que c’est un peu la suite naturelle avec cette jeune génération. Notre galerie s’est un peu spécialisée sur ses jeunes artistes qui travaillent avec les nouveaux médias. On essaye de les faire voir le plus possible dans le monde. »

D’ailleurs Jakub Nepraš a reçu un prix il y a quelques temps à Bologne...

« Oui, il y a deux ans, il a reçu le premier prix de la foire de Bologne. Mais aussi le prix de la Collection Essel en Autriche. Cette année il va avoir une exposition personnelle à Lisbonne et il a également été choisi comme un des artistes représentant la RT à l’Exposition universelle de Shanghaï en 2010. »

L’avenir de ces jeunes artistes tchèques se joue donc à l’étranger ?

« C’est sûr. On a essayé d’exposer cet artiste ailleurs. D’abord dans les foires auxquelles on participe, comme à Bologne, à Miami, maintenant ça va être New York en mars et après Hong Kong et la Chine. Il y a un grand intérêt pour ses oeuvres. En République tchèque, les collectionneurs sont encore plus classiques, ils sont dans les tableaux et la photo, mais commencent à voir l’intérêt des oeuvres d’artistes qui travaillent avec les nouveaux médias. »

L’exposition Sediment de Jakub Nepraš, c’est à la Galerie Alain Le Gaillard, à Paris, jusqu’au 14 mars.