Prague et Paris se souviennent de 1968 et préparent l'avenir européen en commun
Le calendrier fait parfois bien des choses : alors que l’ensemble des médias français rappellent l’anniversire des événements du mois de mai 1968 en France en les comparant avec ce qui s’est passé en Tchécoslovaquie la même année, le monde politique français et européen évoque aujourd’hui une autre échéance où les diplomaties française et tchèque doivent être intimement liées.
En général, les historiens, les témoins, les acteurs directs tombent d’accord sur une seule constatation, à savoir que la jeune génération de l’époque aussi bien au cœur de l’Europe qu’au bord de la Seine, ne voulaient pas les modèles et les carcans des sociétés qu’on lui imposait. ‘Soyons réalistes et demandons l’impossible’, demandait l’un des mots d’ordre de Mai 1968 à la Sorbonne. La chute du Mur de Berlin était encore loin.
Aujourd’hui, la France et la République tchèque ont une autre chose en commun. Dès le 1er juillet, Paris prend pour six mois la présidence de l’Europe. Le président Nicolas Sarkozy promet qu’il fera tout pour faire adopter le Traité de Lisbonne par les Vingt-Sept. Cela concerne au premier chef la République tchèque qui doit reprendre le 1er juillet de l’année 2009 pour la première fois de son histoire la direction de l’Union européenne des mains de la France avec un même objectif : faire vivre l’ensemble de l’Europe au rythme de ce traité. La France est revenue en Europe, affirme Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Nicolas Sarkozy a besoin de l’Europe pour redorer son blason, constatent les médias français en ajoutant que la République tchèque se doit d’être associée à cet élan au moins autant sinon plus qu’au souvenir en commun lié à l’année 1968. »