Le Ministère de la santé cherche des solutions pour limiter la fabrication de pervitine
Un groupe de travail du ministère de la Santé, composé de professionnels du monde pharmaceutique, de spécialistes et de policiers de la lutte contre les stupéfiants, a présenté le 14 mars les différentes orientations qui pourraient être suivies pour limiter la fabrication de drogues en République tchèque. Jiří Komorous, chef de la centrale de lutte contre les stupéfiants de la police tchèque, a expliqué quelles étaient les caractéristiques du marché tchèque des stupéfiants.
« Malheureusement, on peut constater que le problème qui concerne les stupéfiants et l’usage des stupéfiants sur le territoire de la République tchèque est très sérieux. La République tchèque est au centre de l’Europe, nous sommes au carrefour des principales routes des stupéfiants. Nous avons beaucoup de problèmes à propos de l’usage des stupéfiants parmi les très jeunes gens. Bien sûr, nous avons beaucoup d’organisations criminelles qui produisent des stupéfiants sur le territoire de la République tchèque. »
Que représente la prise que vous avez faite ce matin ?
« C’est un problème typique pour la République tchèque parce que malheureusement nous avons beaucoup de laboratoires illégaux qui produisent de la pervitine. La pervitine est un type de stupéfiants à base d’amphétamines qui était produit sur le territoire de la République tchèque pendant la deuxième guerre mondiale et actuellement, elle est produite illégalement en majorité dans des laboratoires illégaux. L’année dernière, nous avons répertorié et saisi 300 laboratoires illégaux en République tchèque. Le principal problème est que beaucoup de médicaments qui sont fabriqués en République tchèque sont en vente libre. Ces médicaments typiques contiennent une substance appelée pseudoéphédrine. C’est le principal élément pour la production de stupéfiants illégaux. »
Selon la chambre tchèque des pharmaciens, 80% des médicaments achetés contenant de la pseudoéphédrine sont utilisés pour la fabrication de pervitine. Il s’agit de médicaments contre la douleur et les maux de tête d’usage courant. C’est la raison pour laquelle il est envisagé de ne plus vendre ces médicaments que sous ordonnance, en laissant une période transitoire d’une année au consommateur pour que celui-ci puisse s’habituer. L’autre alternative serait que les industries pharmaceutiques remplacent la pseudoéphédrine par une substance équivalente. Quelle que soit la solution choisie, les craintes se portent sur la possibilité d’extension d’un marché noir de ces substances pharmaceutiques, ainsi que, pour les consommateurs de ces drogues, sur le recours à d’autres drogues, et notamment sur la cocaïne, dont la consommation en République tchèque est actuellement en progression.