L’étymologie des montagnes tchèques (3e et dernière partie)
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Suite et fin, pour cette fois, de notre petite série consacrée à l’origines des noms des sept principaux massifs montagneux se trouvant sur le territoire tchèque. Lors des deux premières parties, nous nous étions ainsi intéressées aux Krkonoše – Monts des géants, aux Jizerské hory – Monts de Jizera, puis aux Orlické hory – Monts de l’Orlice, et aux Jeseníky. Quatre massifs qui se trouvent dans les parties nord et est du pays. Nous allons donc poursuivre ce tour de République tchèque en prenant tout d’abord la direction du sud et de la Moravie, à la frontière avec la Slovaquie, avec les Beskydy – les Beskydes.
Passons maintenant au massif de la Šumava, qui se trouve dans le sud-ouest du pays, plus précisément en Bohême du Sud, à proximité de l’Autriche et de l’Allemagne, une région qui est parfois présentée comme étant « le toit vert de l’Europe ». Dans sa partie tchèque, son sommet le plus haut est celui de Plechý avec 1378 mètres.
Cette fois, les origines sont un peu plus claires. On retrouve trace de l’appellation Šumava pour la première fois dans la seconde moitié du XVIe siècle. A l’époque, on considérait que le nom Šumava provenait du murmure, du souffle des vents. En tchèque, en effet, les mots « murmure », « souffle » se disent « šum », un petit mot qui constitue la racine de Šumava. Et bien que cette théorie corresponde à la réalité, un murmure, des bruits presque silencieux, se faisant véritablement entendre des arbres de la Šumava lorsque le vent souffle, tout comme d’ailleurs de la pluie et des rivières, elle n’est pas juste.En fait, on est aujourd’hui presque tout à fait certains que l’appellation provient du vieux mot tchèque « šuma » qui signifiait « forêt ». Un mot qui n’est plus employé dans la langue tchèque moderne, mais qui l’était encore par certains auteurs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Notons d’ailleurs que Serbes et Croates l’utilisent aujourd’hui encore et que les Bulgares désignent, eux, non pas une forêt mais les feuilles d’un arbre. Tout cela provient donc du mot de vieux slave « šuma », c'est-à-dire « les » en tchèque désormais, donc « la forêt ». Et on s’en doute, la Šumava est un massif qui, jusqu’à aujourd’hui, a partiellement conservé son aspect naturel, celui d’une immense forêt.
Enfin, remontons vers le nord et achevons la présentation des sept principaux massifs montagneux tchèques avec les Krušné hory– Monts métallifères. En tchèque, le mot « krušný » signifie ardu et on peut donc supposer qu’il était ardu de vivre dans ces montagnes, que la vie y était dure. Mais ce n’est pas pour cette raison que les Krušné hory s’appellent ainsi. En fait, l’appellation provient du vieux mot tchèque « krušec », ce qui signifiait quelque chose comme « roche métallifère », le massif étant en effet riche en minerais.C’est ainsi que se referme notre tour des massifs montagneux de République tchèque et avec lui ce « Tchèque du bout de la langue ». En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !