L’exposition consacrée au duc et commandant militaire Albrecht de Wallenstein s’ouvre à Prague
L’exposition « Albrecht de Wallenstein et son époque », qui s’est ouverte ce jeudi au palais Wallenstein, présente ce noble tchèque en tant que commandant en chef des armées impériales, amateur des arts, habile diplomate, bâtisseur moderne et l’une des personnalités les plus influentes d’Europe de la première moitié du XVIIe siècle.
L’exposition est le fruit de travaux de vingt mois menés par trois institutions, le Sénat, dont le siège se trouve au palais que Wallenstein a fait construire, le Musée national et l’Institut d’histoire militaire, et d’une collaboration avec les représentations diplomatiques d’Allemagne, d’Autriche, de Suède et d’Italie. Grâce à eux, les objets ayant quitté la Bohême il y a des siècles en tant que butin de la Guerre de Trente ans peuvent être présentés à cette exposition : un total de 727 objets, dont une centaine empruntés à l’étranger que Wallenstein a eus en main, qui ont un lien direct avec sa vie et son époque et qui reviennent dans son palais. Le commissaire de l’exposition, Eliska Fucikova, attire l’attention sur quelques-uns des objets parmi les plus remarquables :« Il y notamment des tableaux et des oeuvres des collections du comte Bucquoy, homme de guerre français qui, comme Wallenstein, a commandé les armées pendant de la Guerre de Trente ans. Il y a trois éminents tableaux de van Dyck dont un portrait de Wallenstein et un du roi suédois Gustav II Adolphe, ensuite une série d’objets militaires : drapeaux, épées, lattes, ainsi que, par exemple, un canon recouvert de cuir emprunté au Danemark. » L’exposition est divisée en quatre parties la première s’intitule Invita Invidia En dépit de l’envie, qui était le slogan de Wallenstein caractéristique de sa vie et de son oeuvre. La deuxième, Terra Felix, le présente en homme d’affaires, la partie Xerxes nous montre Wallenstein comme chef militaire et la quatrième, Bestia Vixit bête immortelle, est consacrée au mythe et à la légende qui se sont créés aussitôt après sa mort. Outre sa vie, c’est aussi son époque qu’elle montre, la vie quotidienne, en n’oubliant pas le développement des sciences et de l’enseignement. L’horoscope de Wallenstein redécouvert tout récemment est l’un des objets qui a créé la surprise. L’exposition jette un regard nouveau sur Albrecht de Wallenstein et réhabilite la période du XVIIe siècle qui n’était pas uniquement un immense champ de bataille en Europe, dit Ladislav Cepicka, commissaire de l’exposition de l’Institut d’histoire militaire :« Nous présentons Wallenstein et son époque débarrassée de l’étiquette nationaliste et de classe qui lui ont été collée aux XIXe et au XXe siècles, où le XVIIe siècle était considéré comme une période des ténèbres. Ce siècle n’était pas que la période des cliquetis d’armes, mais aussi celle d’un éclat des arts, et l’épanouissement des vastes domaines de Frydlant et Jicin que Wallenstein possédait en fournit une preuve. Wallenstein n’a pas été un personnage noir et blanc, il ne cesse de nous attirer et de nous inspirer. » L’exposition durera jusqu’au mois de février 2008 et avec elle culminera l’année Wallenstein dont nous commémorerons le 425e anniversaire de la naissance. Pour le chef du Sénat Premysl Sobotka qui a pris l’initiative de l’organiser, elle est la première à présenter Albrecht de Wallenstein comme une personnalité controversée dont les origines sont tchèques et qui a une dimension européenne.