La Tchéquie, est-elle menacée par la tuberculose ?
Le problème de la tuberculose, une maladie pratiquement éradiquée en République tchèque grâce au système de vaccination obligatoire, se pose à nouveau avec acuité : les médecins débattent afin de déterminer s'il convient de poursuivre les vaccinations massives ou de les appliquer uniquement sur les groupes de la population à risque.
Le débat a été ravivé avec l'ouverture des frontières aux pays de l'Est où un pourcentage élevé de la population souffre de tuberculose. A l'inverse, la République tchèque est l'un des pays au monde où le taux de contamination est parmi les plus faibles : entre 8 et 9 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de tuberculeux ne cesse de baisser depuis 1998. En 2006, 905 cas ont été signalés contre 1007 l'année précédente. C'est justement cette tendance favorable qui divise les médecins en deux camps. Pour les uns, il s'agit là d'un argument pour cesser les vaccinations obligatoires ou les limiter aux groupes à risque. Pour d'autres, au contraire, c'est une raison pour continuer les efforts.
Le principal argument avancé par les partisans de la vaccination, parmi lesquels figure notamment la Société pneumologique tchèque, est que sans le système de vaccination, l'incidence de la TBC serait beaucoup plus élevée. Pour le président de la société, Stanislav Kos, le principal critère est le taux de mortalité chez les moins de 20 ans, qui est le plus bas au monde. Toujours selon lui, l'Organisation mondiale de la santé devrait prendre en considération cette réalité lorsqu'elle recommande qu'avec une incidence de la TBC aussi faible, la vaccination ne soit plus obligatoire, et encore moins la revaccination des enfants à l'âge de 11 ans pratiquée en République tchèque.Si la tuberculose est donc sous contrôle, cela ne signifie pas pour autant qu'elle ait entièrement disparu. Les médecins mettent en garde devant le développement de la tuberculose multirésistante qui accuse une augmentation alarmante notamment dans les pays d'Europe orientale et d'Asie centrale. Les statistiques démontrent que les ressortissants des pays de l'ancienne URSS, d'Ukraine et de Géorgie notamment, mais aussi ceux du Vietnam qui viennent travailler en Tchéquie, sont responsables de plus d'un dixième des nouveaux cas d'apparition de la tuberculose.