Les belles fiançailles entre artistes tchèques et slovaques
Film, télévision, théâtre... Autant de disciplines artistiques que la partition de la Tchécoslovaquie, survenue en 1993, ne semble pas avoir touché. Des preuves ne manquent pas pour montrer que l'intérêt pour les comédiens et comédiennes slovaques, de la part de réalisateurs et du public tchèques, ne cesse d'augmenter.
Anna Siskova, la quarantaine passée, est l'une des actrices slovaques les plus sollicitées et les plus populaires, en Tchéquie. Ce n'est pas seulement dans le cinéma qu'elle s'est imposée, surtout avec le film à succès de Jan Hrebejk. Ce lundi sort sur la chaîne de télévision privée, Nova, une nouvelle série, « L'aéroport », dans laquelle elle joue le rôle titre d'une hôtesse de l'air à laquelle, selon ses propres paroles, « beaucoup de femmes pourront s'identifier ». Le public l'apprécie aussi sur les planches. Ces derniers jours, elle a brillé sur la scène du théâtre Svanda/Svandovo divadlo, à Prague, dans une pièce d'un jeune dramaturge slovaque.
« Je joue régulièrement à Prague, des textes slovaques. L'accueil du public est toujours excellent. Je sens que le public m'aime bien. Et je vois qu'en dépit de ce que l'on prétend, les Tchèques comprennent le slovaque, même les jeunes ou les enfants qui arrivent, au bout d'un certain temps, à accepter une nouvelle mélodie, une autre intonation et à s'y mettre».
Sous l'ancien régime, la collaboration entre artistes slovaques et tchèques a été très fréquente. L'éclatement de la fédération tchécoslovaque n'y a pas changé grand-chose. Si, au début, la présence d'artistes slovaques à Prague, a surtout été une occasion de manifester des sympathies et des nostalgies de part et d'autre, aujourd'hui, c'est la qualité qui reste et qui compte. Emilia Vasary, Martin Huba, Zuzana Norrisova, Daniela Sinkorova... nombreux sont les comédiens slovaques que les réalisateurs et les metteurs en scène tchèques invitent dans leurs films et même dans leurs adaptations théâtrales et qui sont familièrement connus du public tchèque. Comme on tourne actuellement peu de films en Slovaquie, quatre films par an environ, comparé à une douzaine de films en Tchéquie, et comme on n'y tourne pas de feuilletons télévisés, certains comédiens slovaques ont même préféré s'établir pour de bon à Prague. Anna Siskova, elle, partage sa vie entre Bratislava où elle vit et fait du théâtre et Prague, où elle tourne des films. Les lettres d'admirateurs tchèques lui font plaisir, sans pour autant lui faire tourner la tête. D'ailleurs, comme elle dit, « il n'y en a pas tellement. Normalement ».