Les municipalités pourraient interdire la vente de publications pornographiques ou érotiques
La Cour constitutionnelle tchèque vient de refuser la plainte d'un buraliste pragois contre l'interdiction de vente, dans son kiosque, de publications pronographiques et érotiques, interdiction basée sur un arrêté municipal. La décision des juges constitutionnels pourrait devenir un précédent.
En République tchèque, les kiosques et les bureaux de tabac ne sont pas soumis à la même réglementation qu'en France. Les prix des cigarettes sont, certes, fixés par l'Etat, mais on les vend un peu partout, même dans les magasins d'alimentation. Il en est de même avec la presse. A Prague, par exemple, il existe un grand nombre de kiosques où l'on vend les journaux, les magazines, les produits du tabac, dans la rue. On y trouve aussi un grand nombre de publications érotiques et même pornographiques. Cela ne plaisait pas à la mairie de Prague qui, au début des années deux mille, avait interdit la vente de ces publications par un arrêté municipal dans les kiosques, mais pas dans les magasins en « dur ». Cela ne voulait pas dire que la municipalité de Prague était contre la vente de telles publications à priori, mais qu'elle ne voulait pas que des photos érotiques ou pornographiques soient exposées dans les rues, aux regards des passants et même des enfants. Slavomil Blaha, tenant un kiosque à journaux dans le centre historique de Prague, avait été sanctionné par une amende pour violation de l'arrêté sur la vente des publications érotiques et pornographiques. Il considérait cet arrêté comme une entrave à l'entreprise privée et avait porté plainte auprès de la Cour constitutionnelle. Cette dernière ne lui a pas donné gain de cause. Selon le juge-rapporteur de la Cour, Jiri Mucha, il est nécessaire de réglementer la vente de produits érotiques dans les kiosques car « il existe une grande différence entre la vente de telles publications dans un kiosque et dans un magasin situé à l'intérieur d'un bâtiment. » Il ajoute que les rues historiques pleines de kiosques exposant des magazines érotiques ternissent considérablement l'image des villes. Ce verdict de la Cour constitutionnelle pourrait bien devenir un précédent et certaines villes comptent d'ailleurs en user pour interdire la vente du porno et de l'érotique dans les kiosques, par exemple Brno, où, de toute manière, les magazines de ce genre doivent être emballés pour que l'on n'en voit au maximum que le titre. D'autres municipalités, comme celles de Ceske Budejovice en Bohême du Sud, ou de Pardubice en Bohême de l'Est, ne voient rien de mal à la vente de publications érotiques dans les kiosques. Leurs conseillers municipaux affirment pourtant : « Nous ne sommes pas puritains, mais nous appelons quand même à une certaine culture et retenue en ce qui concerne la vente des produits érotiques, donc des magazines aussi. Ils ne devraient pas être exposés au regard des enfants, mais nous ne pensons pas en interdire la vente dans les kiosques ».