Etre riche et richissime, en Tchéquie...
L'hebdomadaire Tyden a récemment publié le top ten des milliardaires tchèques et évoqué certains aspects du phénomène. Nous avons choisi, pour vous, quelques extraits du texte qui lui est consacré.
Au cours de l'année dernière, on a vu apparaître en République tchèque près de six cents nouveaux millionnaires en dollars. Comparé à d'autres pays postcommunistes, il s'agit d'une croissance record. Le nombre des Tchèques qui possèdent des biens dont la valeur dépasse un demi milliard de couronnes a aussi tendance à augmenter. L'hebdomadaire Tydem s'interroge qui sont ces gens, combien d'argent ils ont en fait et quelles sont les branches de leurs activités. La réponse n'est pas facile. Le journal écrit :
La question de savoir combien il y a en République tchèque de gens riches est fallacieuse. A partir de données offertes par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, il y aurait en Tchéquie quelques 11 800 millionnaires en dollars ce qui équivaut au nombre d'habitants d'une petite ville tchèque. Pour certains, ces calculs ne reflètent pas fidèlement la réalité.
Le responsable des comptes privés de la CSOB, Miroslav Dvorak les dénonce comme étant peu sérieux. Il estime que le nombre de millionnaires tchèques en dollars est beaucoup plus modeste. En revanche, Michal Vancik d'une autre prestigieuse banque tchèque, Zivnostenska banka, s'identifie à de telles évaluations.
Les deux responsables portent des regards différents, aussi, sur la structuration géographique des personnes riches. Tandis que le premier estime que seule la moitié de ces personnes est concentrée dans la capitale, l'autre attribue à Prague quelques 80 % des millionnaires, le reste étant réparti entre les régions d'Ostrava, Brno, Ceske Budejovice, Usti nad Labem et Plzen.
Il existe pourtant un point sur lequel tout le monde se met d'accord : les rangs des nouveaux riches ne cessent de s'élargir. La croissance de leur nombre qui s'est située en 2004 autour de 5,7 % dépasse, et de loin, la moyenne européenne. Qui sont donc ces nouveaux riches tchèques ?
Dans la première moitié des années 1990, écrit l'hebdomadaire Tyden, les multimillionnaires se recrutaient presque exclusivement parmi les personnes qui se sont enrichies en récupérant une propriété dans le cadre des restitutions des biens confisqués auparavant par le régime communiste. Depuis, la situation a changé. Ainsi, on retrouve parmi les millionnaires en dollars et les milliardaires en couronnes tchèques, banquiers, hommes de finances, entrepreneurs.
On peut accueillir favorablement le fait que parmi les personnes riches on voit s'accroître le nombre de propriétaires de petites et moyennes entreprises. Il s'agit souvent de personnes qui se sont lancées dans l'entreprise au lendemain de la chute du communisme et qui ont réussi à bâtir leurs firmes à partir de zéro. Aujourd'hui, ils possèdent des sociétés comptant entre cinquante et quelques centaines d'employés. Le bâtiment, l'industrie des constructions mécaniques, l'alimentation, le développement des logiciels. Autant de branches et d'autres encore qu'ils ont choisies.
Pour évaluer la propriété d'un riche moyen, en Tchéquie, Tyden se réfère aux données de la Zivnostenska banka. Or celui-ci possèderait des biens d'une valeur de 25 millions de couronnes, ce qui équivaut à un bâtiment de luxe, une résidence secondaire à la campagne et quelques millions de couronnes en compte en banque. Selon d'autres estimations, la valeur de l'ensemble des biens des millionnaires tchèques, y compris investissements et propriété immobilière, varierait autour de trente milliards de dollars.
En République tchèque, le top ten des gens les plus aisés, selon le modèle du magazine américain Forbes, par exemple, fait toujours défaut. L'explication ? Les Tchèques n'aiment pas tellement, peut-on lire dans le journal, que l'on fourre le nez dans leurs affaires et encore moins dans leurs finances. En publiant une liste des multimillionnaires tchèques, soit les personnes dotées d'un demi milliard de couronnes au moins, Tyden donne pourtant un coup d'envoi à cette initiative.
La tranche d'âge moyenne des protagonistes du club de l'élite financière tchèque, dont les noms et photographies sont publiés dans l'hebdomadaire Tyden, se situe autour de 45 ans. Ceci dit, des trentenaires commencent à s'imposer avec véhémence sur le devant de la scène. En revanche - et cela n'étonne guerre - les femmes y représentent une espèce rare.
L'hebdomadaire Tyden n'omet pas d'indiquer que parmi les Tchèques les plus riches, on en trouve plusieurs contre lesquels des poursuites judiciaires avaient été engagées. Le cas de Radovan Krejcir est le dernier en date qui ait défrayé la chronique, dans le pays... Fraude, association de criminels et même préparatif à un meurtre commandité. C'est ce dont les policiers soupçonnaient ce jeune milliardaire. On rappellera que, lorsque la police est venue faire la perquisition à son domicile, Radovan Krejcir a réussi à s'échapper en sautant par la fenêtre... Depuis, la police cherche en vain à retrouver ses traces.
