La Chambre des députés tchèques a adopté de nouvelles lois
Il semble que les députés tchèques veuillent rattraper le temps perdu pendant la récente crise gouvernementale. Ils viennent, en effet, d'adopter plusieurs lois et directives importantes.
Après avoir adopté la loi sur le référendum, la Chambre des députés a voté pour une autre loi qu'on attendait depuis longtemps, la loi anti-tabac. Son projet a été considérablement modifié et, en fin de compte l'interdiction de fumer concerne les institutions publiques, les écoles, les théâtres et les cinémas, les halls de sport, les arrêts de bus ou de tramway, mais pas les restaurants. Donc pas de loi dure contre les fumeurs comme celles qui ont été adoptées, récemment, par plusieurs pays. Les critiques de la loi anti-tabac affirment même qu'elle est moins rigoureuse qu'avant. En effet, il était interdit de fumer dans les restaurants pendant les repas. La nouvelle loi supprime cette mesure, et on pourra fumer dans les endroits où cela est permis, bref il suffira de poser un cendrier sur la table du restaurant pour satisfaire le fumeur. La loi doit encore être adoptée par le Sénat et signée par le président de la République. Dans le domaine de la santé publique, la ministre Milada Emmerova a proposé des mesures de stabilisation à court terme qui ont été adoptées par le gouvernement et seront, sous peu, votées à la Chambre. Les dépenses pour les médicaments devraient baisser, les cotisations devraient être mieux réparties entre les compagnies d'assurance maladie, l'Etat devrait racheter les dettes de ces dernières, en premier lieu de la Compagnie générale d'assurance maladie, la plus grosse, mais aussi la plus endettée. La ministre de la Santé pense abaisser le montant des dépenses pour les médicaments en instituant le livret médical pour tous, mais elle ne sait toujours pas comment il se présentera : classique en papier ou électronique. Pour Ivan Maly, doyen de la faculté économique de l'Université Masaryk de Brno, les mesures préconisées par la ministre Emmerova ne résoudront pas le déficit de la Santé publique. Il précise :
« Je pense qu'il y a beaucoup plus de raisons à cette situation. En fin de compte, il faut se poser la question de savoir dans quelle sphère de l'économie il y a assez de moyens financiers. La question de la Santé ne sera pas résolue ainsi et elle est donc tout à fait relative. »
Les députés ont aussi adopté un projet présenté par leur collègue social-démocrate, Ladislav Skopal. Il concerne la Télévision et la Radio tchèques. Il pourrait être adopté par le Sénat, puisque même une partie de l'opposition à la Chambre a voté pour (au Sénat l'opposition dispose de la majorité). Selon ce projet, la taxe sur l'audiovisuel va augmenter. La taxe mensuelle pour la Télévision sera de 100 couronnes le plus tôt possible, de 120 couronnes en 2005 et de 135 en 2008. En même temps, la publicité disparaîtra, peu à peu, du petit écran de la télévision publique. D'après la direction de la Télévision tchèque, télévision publique, ce projet est acceptable et permettra le financement à long terme de l'institution. Par contre dans la sphère de la pub, on n'est pas content : cela entraînera une augmentationdu prix du temps d'antenne dans le secteur privé et une baisse de la concurrence. La redevance radio passera de 35 couronnes, actuellement, à 45 couronnes.