Le 8 juin 1950, Milada Horakova était condamnée à mort dans un procès politique dirigé par des conseillers soviétiques

Milada Horakova, photo: CTK
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Cinquante cinq ans après, le courage et le destin exceptionnel de Milada Horakova, politicienne démocratique que le régime communiste a condamné à mort dans un monstrueux procès politique, ne cesse de sensibiliser les Tchèques. Dans un concours visant à élire le plus grand Tchèque de tous les temps et dont les résultats seront proclamés le 10 juin, le nom de Milada Horakova figure parmi les 40 premiers les plus cités.

Milada Horakova,  photo: CTK
Il y a de cela tout juste 55 ans, le 8 juin 1950, Milada Horakova entendait le procureur Josef Urvalek prononcer la peine capitale contre elle. Elle a gardé tout son calme et sa sérénité, car il y avait du calme dans sa conscience, comme elle l'a écrit dans sa lettre d'adieu, dans la nuit du 27 juin, avant son exécution dans la cour de la prison de Pankrac. Bien que diplômée de droit, Milada Horakova a été pendant toute sa vie préoccupée par le social. Après le diktat de Munich, elle a dirigé un comité d'aide aux réfugiés qui organisait les départs de milliers de familles des Sudètes vers l'intérieur du pays. Arrêtée par la Gestapo, Milada Horakova a été soumise à des interrogatoires cruels devant révéler ses activités au sein du comité de pétition « Nous resterons fidèles ». Elle a été alors emprisonnée à Terezin avant d'échapper de justesse à la peine capitale proposée par le tribunal de Dresde.

Milada Horakova,  photo: CTK
La guerre terminée, Milada Horakova a été élue député de l'Assemblée nationale pour son parti national socialiste et a dirigé le Conseil des femmes et l'Union des prisonniers politiques. Après le putch communiste, elle a renoncé à son mandat et a travaillé au sein du département social de Prague. Elle s'est engagée dans la troisième résistance anti-communiste et a aidé plusieurs personnes à partir en exil, refusant elle-même l'émigration. Le 27 septembre 1949, elle a été arrêtée et jugée avec 14 autres personnes accusées de haute trahison et d'espionnage. Le procès monté de toutes pièces s'est déroulé sous l'égide des conseillers soviétiques. Humble et résignée à la volonté de Dieu, Milada Horakova a accepté le verdict et refusé de se pourvoir en appel. A sa place, c'est son père et sa fille de 16 ans, ainsi que l'opinion internationale, Winston Churchill, Albert Einstein et Bernard Russel en tête, qui ont demandé au président Klement Gottwald de la grâcier. Le verdict est resté sans appel. Milada Horakova, l'unique femme condamnée à mort parmi les 189 victimes des procès politiques entre 1948 et 1953, n'a pas de tombe. Ses cendres ont été dispersées sur la route reliant Prague à Melnik.