Mucha: The Family Collection, une ode à la France
Ce 15 juillet 2022, une nouvelle exposition sur Alfons Mucha ouvre ses portes au manège Waldstein (Valdštejnská jízdárna) de Prague. Mucha: The Family Collection, regroupe plus de 200 œuvres de l’artiste, dont certaines n’ont encore jamais été montrées au public.
Le but de cette exposition est de présenter Mucha sous un nouvel angle, de montrer son côté versatile et éclectique à travers six sections qui décrivent le parcours de l’artiste. Entre ses influences européennes et l’évolution de sa philosophie de vie, l’exposition montre que Mucha ne s’est pas contenté de créer des affiches publicitaires. De la sculpture aux tableaux en passant par les bijoux, l’artiste s’est montré multi-talents dans sa carrière, rendue possible par la France et Paris, comme l’explique John Mucha, petit-fils de l’artiste et directeur de la fondation éponyme :
« Lorsqu’Alfons Mucha arrive à Paris, c’est un artiste très pauvre, jusqu’au point critique de Noël 1894 où il reçoit la commande d’une affiche pour Sarah Bernhardt. Il est donc devenu célèbre du jour au lendemain, avec son style qui était du jamais vu, comme un éclair dans un ciel bleu. De fait, avant que le terme ‘Art nouveau’ ne soit démocratisé en France, nous disions ‘le style Mucha’. Néanmoins, Mucha n’est pas le seul à avoir créé ce mouvement, mais il y a fortement contribué. A cette époque, se développent en parallèle Mucha, l’Art nouveau mais aussi – et surtout – Paris. Il a donc commencé à travailler avec Fouquet sur des bijoux, et la fondation a eu la chance d’obtenir pour exposer deux pièces qu’Alfons a dessinées pour lui. Ce n’est pas tout : il était également ami avec le sculpteur Rodin ; dans l’exposition, vous pourrez d’ailleurs voir une statue faite par Mucha dans son atelier. Nous avons également une statue unique de Rodin qui porte l’inscription ‘de Mucha à Rodin’. Paris a donc été une ville très spéciale dans la vie d’Alfons Mucha. Le moment clé de sa vie est sûrement celui où son manager lui a demandé s’il préférait partir à Rome ou à Paris. Heureusement, il a choisi cette dernière, car sans Paris il n’y aurait pas d’Alfons Mucha. »
« Sans Paris, il n’y aurait pas d’Alfons Mucha »
Sarah Bernhardt, Rodin, Fouquet : le lien entre la France et Mucha n’est plus à prouver, et encore aujourd’hui, 83 ans après sa mort, ce lien persiste et continue de se développer, comme l’explique John Mucha :
« La France vient juste de finir sa présidence de l’Union européenne, qui revient maintenant à la Tchéquie, et notre exposition célèbre aussi ce passage de témoin. Mais le lien avec la France va toujours plus loin. Récemment, j’ai demandé à l’ambassade de France si elle accepterait de devenir l’un des parrains de l’exposition et elle a accepté. De plus, il y a quelques années, nous avons fait une exposition au Musée du Luxembourg, qui se trouve au Sénat français, et elle est devenue la deuxième exposition la plus visitée avec 390 000 visiteurs. »
Ouverte jusqu’au 31 octobre 2022, l’exposition pragoise est donc l’occasion parfaite de venir redécouvrir l’artiste, le tout avec de nouvelles œuvres, dont certaines incontournables selon Tomoko Sato, la conservatrice :
« Nous sommes très fiers de présenter aujourd’hui trois travaux très importants qui méritent le détour. Le premier est La Nature, une sculpture présentée pour la première fois en 1900 à l’exposition universelle de Paris. La seconde est une petite étude en aquarelle pour le grand tableau Quo Vadis, qui est resté inachevé aux Etats-Unis et le dernier, le plus important, est un triptyque, l’Age de la Raison, l’Age de l’Amour et l’Age du Savoir, qui nous transmet un message sur la façon de maintenir une harmonie et la paix à l’intérieur d’une nation. C’est un message direct de Mucha, et il révèle toute son importance dans les circonstances actuelles. »
Pour voir ces incontournables et d’autres œuvres d’Alfons Mucha, rendez-vous du 15 juillet au 31 octobre 2022 au manège Waldstein (Valdštejnská jízdárna) de Prague, Valdštejnská 3, 110 00 Malá Strana : https://www.mucha.eu/en/