Dans le tramway de Prague (I) : à bord de la ligne 15 à travers Malá Strana et la Vieille-Ville
Pour ce premier épisode de la série « Dans le tramway de Prague», embarquez à bord de la ligne 15 avec Martine Kubišta, une Française installée en Tchéquie depuis 2015. Elle évoque ses souvenirs du tramway dans les années 1970, ses habitudes d’aujourd’hui et les lieux qui lui tiennent à cœur.
Nous sommes parties de Kotlářka, avons longé les Jardins de Petřín, sommes passées au pied de la Villa Kramář — la résidence du Premier ministre — pour arriver place de la République. Notre trajet s’est ensuite prolongé dans le quartier Žižkov pour s’achever non loin du cimetière d’Olšany.
Saviez-vous… Que ce qui accueille aujourd’hui le métronome dans le parc de Letná était autrefois l’emplacement de la statue de Staline ? Que l’arrêt Viktoria Žižkov s’appelait auparavant Husinecká et que la voix du tramway de Prague a changé début janvier 2023 ? Que les cimetières tchèques, pétris de verdure, sont si agréables qu’ils constituent pour les Pragois une promenade en soi ?
Voici quelques extraits de ce reportage que nous vous recommandons vivement d’écouter !
Le trajet de la ligne 15 est particulièrement emblématique de la ville de Prague et il vous tient beaucoup à cœur. Est-ce que des souvenirs particuliers dans cette ligne de tramway – ou même dans le tramway de Prague en général – vous reviennent ?
« J’ai des souvenirs qui remontent à loin, parce que j’ai connu Prague au temps du communisme. Les trams ont toujours représenté quelque chose de particulier, car il n’y en avait pas beaucoup là où j’habitais. Maintenant, il y a un tram à Paris, Strasbourg, Mulhouse… Mais, en France, à l’inverse de Prague, ça n’existait plus depuis des années. Même sous le communisme, les trams fonctionnaient bien. C’était à peu près l’une des rares choses qui fonctionnait… Et cela marche d’ailleurs toujours très bien : les trams sont impeccables, à l’heure. La ville est bien quadrillée. »
« Pour moi, le tram a ce côté pratique et agréable, quel que soit celui qu’on prend. Il y a les anciens, les classiques… On est un peu plongés dans le passé. Celui dans lequel nous sommes aujourd’hui — le grand, le plat, le très long — présente l’avantage de s’asseoir à l’arrière et voir le paysage défiler, parce qu’on est assis à contre-sens. Quand je reviens de chez moi, je vois tout Malá Strana, je vois l’église Saint-Nicolas… Puis, à un moment donné, la rue tourne. Donc on ne voit plus. Mais ça permet vraiment d’observer la ville autrement. »
Est-ce que vous pourriez décrire où nous sommes actuellement ?
« Là, on est à Újezd. Je pense qu’autrefois, ça devait faire allusion à une des entrées historiques de la ville. Sur de vieilles photos, on aperçoit une sorte d’arc de triomphe, de porte qui n’existe plus maintenant. Juste à gauche, on va passer justement devant le monument en hommage aux victimes du communisme. Là, on va longer la Karmelitská jusqu’à Malá Strana. Et en haut, c’est très beau — notamment au printemps, quand tous les arbres sont en fleurs. Il est possible d’accéder à Petřín par le funiculaire. Je ne le prends plus tellement maintenant, mais ça m’est arrivé de le faire. C’est vraiment le lieu touristique par excellence. »