O. Assayas: "Si j'avais dû faire financer Carlos uniquement pour le cinéma on m'aurait ri au nez"
Le festival international de cinéma FebioFest se terminait à Prague ce vendredi. Parmi les invités cette année, il y avait le réalisateur français Olivier Assayas, venu présenter à Prague Carlos, son dernier film sur l’un des terroristes les plus connus au monde. Il a répondu aux questions de Radio Prague.
« L’histoire de Carlos est une histoire longue et compliquée, qui n’est pas seulement l’histoire d’un individu : c’est également l’histoire d’une génération, on va dire qu’elle est également l’histoire du gauchisme occidentale en rapport avec la fin de la guerre froide. Pour pouvoir raconter quelque chose qui a cette ampleur et cette complexité, il y a besoin de raconter en détails les articulations principales qui correspondent à des événements importants dans le destin de Carlos. Le fait de pouvoir rentrer dans la complexité des faits et la contradiction du personnage demande du temps. Un temps qui excède celui dont on dispose quand on fait du cinéma.
Si j’avais dû faire financer Carlos uniquement pour le cinéma on m’aurait ri au nez, on ne peut pas produire un film de cinq heures et demi pour le cinéma. Mais le film que je voulais faire faisait cette durée. Donc fatalement, il a fallu faire une coproduction avec la télévision et concevoir un film simultanément destiné au grand écran dans sa version intégrale et découpé en trois parties pour une mini-série TV, avec aussi une version condensée destinée au grand public. On peut dire que le film existe en trois versions, sachant que la version qui correspond à la vision d’ensemble est celle qui est sortie dans les salles, de 5h30, avec un entracte. »Pourriez-vous commentez le choix de l’acteur principal ?« Pourquoi j’ai choisi Edgar Ramirez ? Je dirais que c’est un choix qui s’imposait, parce que je souhaitais un acteur vénézuélien qui puisse avoir l’âge qu’il faut pour interpréter Carlos entre 20 et 45 ans, qui ait la présence physique et le charisme aussi du personnage. Je dirais qu’Edgar Ramirez s’est imposé, il n’y a pas eu d’alternative, c’était une évidence. »