Ouverture d’une enquête après le vol de 2h20 d’un avion Smartwings avec un seul moteur
Ça s’est passé jeudi dernier, au-dessus de la mer Egée : l’un des deux moteurs d’un bi-réacteur Boeing 737-800 de la compagnie low-cost tchèque Smartwings a rendu l’âme en plein vol. Malgré la présence de 170 passagers à bord, l’avion a poursuivi sa route jusqu’à Prague et a effectué deux heures et vingt minutes de vol avec un seul moteur. L’Agence de l’aviation civile s’est saisi de l’affaire.
Au lieu de se dérouter vers l’aéroport le plus proche comme l’exige la procédure en cas d’incident moteur, l’équipage a poursuivi le vol vers sa destination, à une altitude plus basse de 24 000 pieds, pour atterrir sans problème environ deux heures et vingt minutes plus tard à l’aéroport de Prague.
L’Agence de l’aviation civile a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de l’incident qui n’a, heureusement, eu aucune conséquence dramatique. Le directeur de l’Agence David Jágr s’est dit « choqué » par la poursuite du vol dans ces conditions, estimant qu’il s’agissait là d’un cas sans précédent.D’après le porte-parole de l’Agence, la procédure standard dans ce type de cas est de dérouter l’avion ce qui, jeudi dernier, aurait pu concerner six grands aéroports européens qui étaient sur son trajet : Thessalonique, Belgrade, Zagreb, Budapest, Bratislava ou Vienne.
« L’opération était sûre », a déclaré Vladimíra Dufková, porte-parole de Smartwings, à la presse tchèque, indiquant qu’il était parfaitement sûr de faire fonctionner l’avion avec un moteur jusqu’à Prague. « L’équipage s’est conformé aux procédures opérationnelles et de sécurité en vigueur dans ces cas et l’avion a atterri en toute sécurité. Le commandant de bord est l’un des plus expérimentés de la compagnie. L’équipage avait la situation sous contrôle et ne sous-estimerait certainement rien, » a-t-elle encore précisé.Comme d’autres compagnies, Smartwings est également touché par l’immobilisation des Boeing 737 MAX 8. Celle-ci fait suite à deux tragédies aériennes meurtrières impliquant les avions du constructeur américain. Au printemps dernier, au moment de l’arrêt des vols des Boeing 737 MAX 8, la société Smartwings en possédait sept et aurait dû en recevoir neuf autres cet été.