Paramétres économiques en Tchéquie et dans l'UE

Selon une étude publiée récemment par l'agence de presse nationale CTK, en l'an 2005 et donc une année après l'intégration prévue de la république à l'Union européenne, les Tchèques gagneront environ le quart de ce que recevront pour leur travail les Allemands.

Selon une étude publiée récemment par l'agence de presse nationale CTK, en l'an 2005 et donc une année après l'intégration prévue de la république à l'Union européenne, les Tchèques gagneront environ le quart de ce que recevront pour leur travail les Allemands. En 2008, le salaire brut moyen en République tchèque devrait atteindre 31 à 35% du salaire allemand, alors qu'actuellement il n'en représente que le cinquième. Cette étude est celle des spécialistes en économie des écoles supérieures, élaborée sur demande du Conseil du gouvernement pour la stratégie sociale et économique. Le salaire moyen nominal brut converti au taux de change de 2001 a atteint 430 euro en Tchéquie (14.825 couronnes au taux moyen de 34,50 kc/ 1 Euro), alors qu'en Allemagne il était environ de 2100 Euro (72.450,- Kc). Cinq personnes peuvent être embauchées en République tchèque pour le salaire d'un ouvrier allemand. A supposer que le coût de la vie soit le même en Tchéquie qu'en Allemagne, le salaire brut d'un employé tchèque en 2000 n'aurait atteint, de toute façon, que 51% du salaire en Allemagne. Selon les statistiques, d'ici à l'an 2005 il doit atteindre 55 à 57% et d'ici 2008 60 à 63% du niveau allemand. Le salaire moyen brut nominal doit, à l'horizon de 2008, être entre 25 à 26.000 couronnes et le salaire net, donc le salaire sans impôts ni cotisations sociales payés par les employés, sera de 20.000 couronnes environ. Selon l'étude en question, au cours des premières années de l'admission de la République tchèque à l'UE, l'augmentation des salaires devrait plus que couvrir l'augmentation des prix à la consommation et assurer aux ménages l'accroissement réel de leur niveau de vie. C'est, bien entendu, un idéal.

Le niveau des prix en République tchèque a atteint en 2001 environ 44% de la moyenne des prix dans les 15 pays européens et 43% du niveau des prix en Allemagne. Hormis la Slovaquie et la Lituanie, il s'agit du niveau des prix le plus bas parmi les 10 pays candidats. "Le niveau des prix dans des pays de l'UE est beaucoup plus grand pour que cela corresponde à la différence du niveau économique", indique l'étude. Au cours des 2 premières années suivant l'entrée du pays à l'UE, il faudrait s'attendre à une augmentation de l'inflation atteignant 5 ou 6% comme conséquence d'une augmentation plus rapide des prix de l'alimentation et certains autres produits. Les prix à l'alimentation devraient augmenter depuis 1999 à 2006 de 40%. Selon l'étude, l'augmentation des prix à l'alimentation, surtout au cours des premières années consécutives à l'admission, va dépasser l'inflation globale. C'est surtout les produits agricoles qui vont renchérir. En revanche, sous l'influence de l'importation, la viande porcine et la volaille vont devenir moins chers. Un processus sans accrocs de rattrapage de l'UE ne pourrait être assuré que par la concordance entre l'évolution de la productivité du travail et du niveau économique ainsi que l'évolution des prix et des salaires. Une élévation trop rapide du niveau des prix, sans le soutien d'un accroissement de la productivité du travail plus grand que dans les pays de l'UE, pourrait menacer l'évolution du niveau de vie et provoquer en conséquence la chute des salaires réels, avertit l'étude. Au contraire, une forte augmentation des salaires, sans rapport avec la productivité, conduirait à la diminution de la capacité de concurrence entre les entreprises, au ralentissement de la croissance économique et enfin à l'augmentation du chômage.

Une autre partie de l'étude constate que le niveau économique en République tchèque et dans les pays de l'Union vont se rapprocher lentement. Le niveau économique de République tchèque, évalué par le PNB par habitant, ne représentera 60 à 70 % du niveau économique de l'UE actuelle, que dans des années 2008 à 2010. En revanche, s'agissant du niveau économique moyen de l'Europe élargie à 25, la Tchéquie en représentera 70%, déjà en 2005, soit une année après l'admission. L'étude prévoit que la Tchéquie maintiendra, dans l'accroissement du PNB, une avance de 1,2 à 1,8% sur l'UE. Le rapprochement des niveaux économiques est fondé sur un accroissement plus rapide de la productivité du travail en République tchèque que dans les pays de l'Union. "La limite de 70 % du niveau économique de l'Union représente pour la Tchéquie une limite plus sûre où il n'y a plus de risque d'écart » a déclaré la cheftaine de l'équipe de recherche, Ruzena Vintrova à la CTK. Si le niveau économique de République tchèque est en deçà de la moyenne européenne, la Tchéquie reste, dans la vague actuelle de l'élargissement de l'Union, parmi les pays les plus développés économiquement d'Europe centrale et orientale. Le PNB par habitant dépasse actuellement 60% de la moyenne dans les 15 pays européens, alors qu'en Hongrie et en Slovaquie, il se situe autour des 50%, en Pologne et en Estonie autour des 40 % et dans d'autres pays candidats encore moins, entre 20 et 30%. Seule la Slovénie atteint les 70%. Le niveau économique de la République tchèque est comparable au niveau de l'Irlande ou de la Grèce avant leur entrée à l'UE et il est beaucoup plus élevé que le niveau du Portugal une année après son admission. Il était de 52 % seulement.

Auteur: Omar Mounir
lancer la lecture